
Une équipe chinoise, composée de scientifiques affiliés à l’entreprise de technologie pharmaceutique Beita Pharmatech et à l’Université normale du Nord-Ouest à Lanzhou, vient de présenter une technologie révolutionnaire de batteries à radio-isotopes. Les batteries atomiques (ou nucléaires) ne sont plus une nouveauté, mais la nouvelle conception proposée par le groupe de recherche chinois pourrait contribuer à la démocratisation de cette technologie. Concrètement, les chercheurs ont développé une batterie nucléaire au carbone 14 recouverte d’un matériau semi-conducteur en carbure de silicium. Un prototype, baptisé « Candle Dragon One », a été créé. Celui-ci a subi des tests dans le laboratoire d’isotopes de Beita Pharmatech.
Aucun risque de radiation
Les essais ont duré quatre mois, au cours desquels l’échantillon a fonctionné en continu pour alimenter une LED. Selon les rapports, ce dernier a réussi à réaliser sans encombre près de 35 000 impulsions lumineuses. Afin de mieux évaluer les performances de la batterie, l’équipe l’a également utilisée pour alimenter des puces Bluetooth. Cela a permis de mener avec succès des opérations de transmission de données. L’une des particularités de cette batterie nucléaire de nouvelle génération est sa conception qui met en œuvre une enveloppe à base de matériau semi-conducteur en carbure de silicium. En effet, cela éliminerait les risques de radiation en contenant le rayonnement émis par le combustible nucléaire intégré.
China unveiled the prototype of its first ultra-long-lifetime carbon-14 nuclear battery in east China’s Jiangsu on Sunday. An LED lamp powered by the battery has been operating continuously for nearly four months, emitting over 35,000 pulses.
The battery boasts extreme… pic.twitter.com/u9DX5xTX5o
— China Science (@ChinaScience) March 11, 2025
Des performances intéressantes
La batterie nucléaire a également été testée par l’Institut des sciences physiques de Hefei. Les données publiées par le centre de recherche lié à l’Académie chinoise des sciences font état d’une efficacité de conversion d’énergie supérieure à 8 %. D’autres mesures sont annoncées, comme un courant de court-circuit de 282 nA, d’une tension en circuit ouvert de 2,1 V et d’une puissance de sortie maximale de 433 nW. De plus, l’institut chinois a relevé une densité énergétique de 2,2 Wh/g, ce qui représente près de dix fois celle des cellules li-ion conventionnelles.
Une autonomie de plusieurs siècles
Au vu de la demi-vie d’environ 5 700 ans du carbone 14, la nouvelle batterie atomique est censée pouvoir fonctionner pendant plusieurs milliers d’années. De plus, elle supporte des températures allant de -100 °C à +200 °C. Le taux de dégradation des performances ne serait que de 5 % après 50 ans. Compte tenu de ses nombreux avantages, cette solution pourrait s’avérer utile dans le domaine de l’exploration spatiale et dans le secteur médical, en permettant notamment de concevoir des implants médicaux dotés d’une source d’énergie inépuisable.
Bien sûr, elle pourrait également révolutionner la conception des appareils portables grand public, voire des véhicules électriques. Les perspectives sont certes intéressantes, mais cette technologie ne sera pas opérationnelle de sitôt. Les scientifiques devront résoudre un certain nombre de problèmes, dont la puissance limitée de la batterie. Plus d’informations sur le site de l’Institut des Sciences de Hefei. Des batteries nucléaires capables de fournir de l’énergie pendant des milliers d’années, cela laisse réveur, mais comment seront-elles recyclées ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .