Vous ne connaissez probablement pas Jean Pain ? Avouons qu’avant de vous proposer cet article, nous ne le connaissions pas non plus ! Et pourtant cet homme, décédé il y a plus de trente ans serait l’inventeur d’un compost magique… Trois décennies après sa mort, sa méthode de chauffage par compost fait grand bruit au Canada, une mystérieuse vidéo montrant des tomates poussant avec une température de -35°C dit s’inspirer de la « méthode Jean Pain » pour parvenir à ce résultat. Cet homme s’appelle Vincent Leblanc, il est agronome et explique la méthode de l’inventeur français, mais également comment il l’utilise. Découverte !
Comment Vincent Leblanc a-t-il cultivé ses tomates ?
Sur sa page Facebook, l’homme explique avoir récupéré du fumier, puis ajouté des copeaux de bois pour faire du compost… La chaleur dégagée par les bactéries est ensuite récupérée dans un système de tuyauterie qui chauffe l’eau des bassins dans lesquels trempent les pieds de tomates. Et apparemment, cette méthode fonctionne parfaitement…
Qui est donc Jean Pain ?
Jean Pain vivait en Provence, et était le gardien d’un terrain de 250 hectares. Dans ce département, des incendies réguliers ravageaient tout sur leur passage. A la fin des années 60, il a donc débroussaillé le terrain pour le protéger des incendies, et mis les broussailles dans une mare, puis les a broyées pour les composter… Il s’est alors rendu compte de l’excellente qualité de son compost en parvenant à cultiver des pieds de tomates de 3 mètres de haut sans aucun arrosage. En 1970, ce fût au tour d’un marchand de vin bruxellois de reproduire sa méthode pour planter des vignes en Belgique, et cela a également fonctionné ! Cette méthode revient en force aujourd’hui, et notamment dans les jardins en permaculture.
Mais c’est quoi exactement ce compost magique ?
La fameuse méthode Jean Pain repose sur un ingénieux système de production de chaleur et d’engrais à partir de la décomposition de compost de broussailles. Il décrit sa méthode dans un livre paru en 1973, Les Méthodes Jean Pain ou Un Autre Jardin (aujourd’hui épuisé). En 1981, il obtient un article dans le Reader’s Digest (30 millions d’exemplaires et 12 langues), un article qui fera le tour du monde, mais dont l’inventeur ne pourra profiter du succès car il décédera la même année, en 1981. C’est la raison pour laquelle la méthode originelle n’a pas été améliorée, mais elle mérite aujourd’hui de refaire surface. Comme nous vous l’avons dit, il utilise des broussailles, qu’il broie dans un prototype de machine qui produit un broyat de fins copeaux… Après seulement 9 mois d’arrosage, le compost produit est très riche. Il remarque alors que la décomposition de ce compost dégage une forte chaleur. Il crée alors un système de production d’énergie thermique alimenté par la chaleur de ce compost « magique ». Il était à l’époque, capable d’alimenter la totalité des besoins en chauffage, eau chaude et électricité d’une maison.
Et dans les détails cela donne quoi ?
Au centre du système de chauffage se trouve une cuve hermétique en acier de 4 mètres cube, qui est remplie de broyat en cours de fermentation aux trois quarts. Le processus de fermentation va produire du méthane (500 m3) dans les trois premiers mois… Une fois épuré, le biogaz est alors injecté dans le réseau pour alimenter les fours, une gazinière et un générateur électrique. Tout autour de la cuve, 200 mètres de tuyaux sont déroulés pour alimenter la cuve et le système. La cuve va donc produire de la chaleur en fermentant ! Un petit méthaniseur personnel en quelques sortes ? Cela prouve encore une fois que les méthodes pour se passer de gaz ou d’électricité existent déjà, peut-être faudrait-il enfin commencer à les exploiter ?
Article intéressant et bien écrit.
Je pense que Neozone devrait faire un reportage plus large sur toutes ces solutions developpées par nos anciens et oubliées à cause de la mécanisation et l’énergie très abordable.
C’est d’autant plus important dans cette période où on parle de sobriété et non de résilience.
Car condamner les français â ne pas se chauffer et une bêtise sans nom.
Des solutions sont là pour garantir le même confort mais différemment. Changer sans progrès est une folie et ne marchera pas. Changer par les grandes entreprises qui ont des investissements de plusieurs millions en cours ne marchera pas.
Par contre un changement individuel ou collectif « local » est tout à fait possible. Reste à supprimer les freins administratifs ou les limites fiscales qui tuent le collectif.
C’est de l’énergie gratuite!!
Il suffit de broyer le bois avec une énergie très onéreuse, c’est tout.
« Broyer le bois avec une energie tres couteuse » : c est le dilemne de notre epoque, et ce pour n importe quelle solution dans l habitat.
Je me dis que l on peut mettre en place differents systemes qui au depart vont utiliser de l Energie Fossile puis tourner en circuit fermé durant des decennies. C est toujours mieux que de continuer a ne tourner « que » sur des E.F. Je veux dire qu un broyeur peut etre alimenté par cette production d energie ou du solaire ou eolien etc lui meme ayant necessité de l EF au depart.
Une fois de plus c’est un problème d’échelle… Utiliser cette méthode à l’échelle nationale reviendrai à raser nos forêts en quelques années…
Méthode expliquée en détails dans le livre « La résilience individuelle, survivalisme appliqué au monde réel ».