En Australie, un énorme projet d’énergie renouvelable se dessine à l’horizon. Dans le sud du pays, les autorités prévoient de construire le plus grand électrolyseur et la plus grande centrale H₂ du monde. Grâce à des mesures prises en amont, l’Australie du Sud se positionne actuellement comme l’une des principales régions de monde productrices d’énergies renouvelables. Désormais, c’est un projet de stockage d’énergie à hydrogène qui est dans les starting-blocks. L’État australien a déjà construit la première gigantesque batterie et se lance dans la plus grande centrale à hydrogène au monde. Notons que celle-ci est alimentée par une installation d’électrolyse qui est dix fois plus grande que tout ce qui existe déjà. Présentation.
L’Australie, un exemple à suivre
En France, la part des énergies renouvelables était de 19,1 % en 2021 selon l’INSEE. L’Australie affiche, elle, 70 % d’électricité produite à partir d’énergies renouvelables et devrait atteindre les 100 % bien avant 2030, la date prévue. En 2021, l’Australie est parvenue à produire 100 % d’énergie « propre » pendant 180 jours pour les 25 million d’habitants que compte le pays. Pour cette centrale à hydrogène, l’État australien collabore avec Tesla et Neoen pour construire la première grande installation de batteries au niveau du réseau depuis 2017. Forte de cette première réussite, l’Australie vient d’approuver cet autre projet de stockage sous la forme de batteries plus grandes et de projets d’hydroélectricité par pompage.
Quel est ce nouveau projet ?
Assez phénoménal et incertain d’un point de vue de retombées financières, le projet rend les investisseurs plus ou moins frileux. Le gouvernement de l’État d’Australie-Méridionale va donc injecter les 600 millions de dollars australiens (415 millions de dollars américains) près de Whyalla, pour cette immense centrale à hydrogène, avec une mise en service possible dès 2025. Cette centrale devrait permettre d’absorber l’énergie renouvelable excédentaire du réseau. Dans cette optique, elle passera dans une gigantesque installation d’électrolyse de 250 MW et produira de grosses quantités d’hydrogène qui seront stockées sur place. Ainsi, lorsque le soir ou l’hiver, l’énergie renouvelable diminuera, l’hydrogène sera envoyé vers une installation de génération de 200 MW pour réinjecter de l’énergie dans le réseau. Il sera alors brûlé pour actionner des turbines à vapeur ou converti en électricité grâce à une gigantesque pile à combustible.
Un projet qui soulève une question
L’hydrogène possède une efficacité aller-retour inférieure à 50 %, tandis que celle des batteries au lithium est de l’ordre de 90 %. Il est également difficile à stocker à moins de le transformer en ammoniaque ou en un autre liquide ou solide. Et il est peu probable que l’hydrogène vienne concurrencer les grandes batteries sur la base du coût de stockage nivelé (LCoS). On peut alors se demander pourquoi investir tant d’argent dans un tel projet, sans garanties de retombées financières.
Si le gouvernent investit ces millions de dollars, c’est en prévision de la sécheresse énergétique prolongée. Dans ce cas, la quantité de stockages construits pourrait être utile sur de plus longues périodes que les batteries. Pour le gouvernement australien, c’est aussi le point de départ du « passage à l’hydrogène » dans la région. Il pense ainsi pouvoir fournir l’hydrogène excédentaire à des entreprises de transport, d’acier vert ou d’approvisionnement en gaz domestique. Une manière de prouver que l’hydrogène est peut-être une solution d’avenir ?
bonjour
L’Australie compte plus de 25 millions d’habitants et non 1.7 comme mentionné