Dans le cadre de la transition énergétique mondiale, les ingénieurs cherchent tous les moyens possibles pour puiser l’énergie présente dans des ressources renouvelables et sans carbone (lumière du soleil, vent, courants d’eau…). L’énergie produite par les mouvements de la marée figure notamment parmi les plus prévisibles et les plus constantes. Cependant, elle reste encore peu exploitée. Jusqu’à présent, les entreprises qui se lancent dans la production d’énergie marémotrice sont peu nombreuses, car ce type d’activité nécessite un investissement colossal. Les coûts de fabrication, d’installation et d’entretien des hydroliennes sont particulièrement élevés. Mais aujourd’hui, avec le succès des travaux de développement de pales de turbine innovantes et moins coûteuses à l’Université d’Édimbourg, en Écosse, la donne pourrait complètement changer. Découverte.
Une hydrolienne marémotrice à faible coût
Ce travail a été effectué par un groupe d’ingénieurs de l’Université d’Édimbourg, en collaboration avec l’entreprise Tocardo Turbines, afin de fournir des pales d’hydrolienne à moindre coût à la société QED Naval. Il s’inscrit dans le cadre du projet « European Tidal Stream Industry Energiser ». Ainsi, l’équipe a réalisé les conceptions et les tests à FastBlade, un site d’essais rapides pour les aubes d’hydroliennes, situé à Rosyth, dans le comté de Fife. Elle a pu fabriquer des lames de turbine plus abordables, tout en maintenant une grande efficacité.
D’après Eddie McCarthy, chercheur à l’école d’ingénierie de l’Université d’Édimbourg, cette avancée contribuera à réduire le coût actualisé de l’énergie (LCOE) d’une technologie marémotrice. L’objectif est, d’ailleurs, d’atteindre à long terme un LCOE similaire à celui de l’énergie éolienne offshore. Il est à noter qu’aujourd’hui, le prix contractuel pour l’énergie marémotrice au Royaume-Uni est d’environ 178 £ par mégawattheure, contre 65 £ pour l’éolienne offshore. Par conséquent, cette grande différence de coût constitue un frein majeur à la croissance du secteur de l’énergie marémotrice.
Une structure monolithique nécessitant moins de matériaux
Ce projet a été assuré par une équipe de treize chercheurs et étudiants, selon le docteur Eddie McCarthy. Il a permis à ces personnes de développer et de partager des compétences uniques dans le domaine de la conception de pales marémotrices. Les résultats obtenus seront certainement un grand pas vers un avenir énergétique propre et durable au niveau mondial. En effet, cette équipe a utilisé pour la première fois un nouveau type de structure dans la construction de lames de turbine, permettant de réduire les matériaux nécessaires. Ainsi, les pales de nouvelle génération sont plus légères, moins volumineuses et plus accessibles en termes de coût. Grâce à leur structure monolithique, il n’est pas nécessaire d’utiliser des joints adhésifs, renforçant ainsi leur résistance aux conditions de courants puissants.
Lors de l’étude, ces ingénieurs ont démontré leurs outils de conception et leurs processus. Ils ont essayé leur nouvelle méthode de construction sur un modèle de pale plus petit (T1) avec un rotor de 6,3 m de diamètre. Par la suite, ils ont prévu de l’appliquer à leurs pales T3 avec un rotor de 14 m. Ils ont ainsi réussi à fabriquer cinq lames de turbine, dont quatre ont été installées sur la plateforme marémotrice Subhub de QED Naval. Celles-ci sont actuellement à l’étape d’essai en mer, dans un site situé près du port de Langstone, sur la côte sud de l’Angleterre. La cinquième lame se trouve à FastBlade et l’équipe espère recevoir un nouveau financement pour pouvoir le tester prochainement. Plus d’informations : The University of Edinburgh. Que pensez-vous de cette innovation ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .