Ces dernières années, de nombreuses villes européennes sont touchées par des vagues de chaleur intenses en été, avec des températures s’élevant parfois à plus de 43 °C (109 °F). Face à ce problème climatique, certains quartiers de Paris sont mieux protégés. Un grand réseau de refroidissement souterrain y est opérationnel depuis 1991. Ce système est constitué de 89 km de tuyaux installés dans le sous-sol parisien. Il puise l’eau de la Seine pour refroidir des centaines de bâtiments publics et tertiaires tels que l’Hôtel de ville, l’Assemblée nationale, le Forum des Halles, le musée du Louvre et le Philharmonie. Il devrait aussi assurer la climatisation des bâtiments destinés à recevoir les Jeux Olympiques 2024. Sa gestion est confiée à Fraîcheur de Paris, une filiale détenue à 85 % par la société Engie et à 15 % par l’opérateur des transports parisiens RATP. Comment fonctionne ce réseau de froid public ? Quels sont les prochains objectifs de la ville en termes de refroidissement ? Explications.
Rafraîchir les bâtiments de façon plus durable
Le mode de fonctionnement de ce système est simple. De grandes quantités d’eau de la Seine sont pompées vers les centrales de production, réparties dans différents endroits de la capitale. Depuis 2013, leurs groupes de froid tournent grâce à l’électricité produite entièrement à partir des sources renouvelables. Comme les réfrigérateurs, ils utilisent un gaz réfrigérant. Une fois refroidie à environ 2 °C, l’eau est distribuée dans les bâtiments abonnés à l’aide d’un immense réseau de conduites souterraines. Elle fait baisser la température à l’intérieur d’un espace par échange thermique. Lorsque ce liquide est réchauffé à approximativement 12 °C, il retourne dans les centrales de production. Ce processus se répète plusieurs fois selon les besoins en climatisation des clients.
Recourir davantage à la technique du « free-cooling »
Fraîcheur de Paris utilise ce procédé pour refroidir naturellement les bâtiments. Il consiste à envoyer directement l’eau de rivière dans les espaces concernés (sans la refroidir). Cela permet d’économiser une grande quantité d’électricité lors du processus. Dans ce cas, l’eau distribuée apporte toujours du rafraîchissement grâce à l’échange thermique. Selon cette entreprise, ce processus n’affecte pas la température de la Seine. Puisque le « free-cooling » est plus écologique et moins coûteux, la société a conclu avec la mairie de Paris un nouveau contrat avec un objectif de faire augmenter à 11 % l’utilisation de cette technique dans vingt ans. Il est à noter que ce taux est établi à environ 2 % aujourd’hui.
Multiplier le nombre des bâtiments abonnés
Ce système de refroidissement urbain public peut fonctionner tout au long de l’année, car il dispose de quatre sites de stockage. Il peut rafraîchir les musées, les magasins parisiens ou autres bâtiments ayant besoin de maintenir leurs espaces intérieurs frais en toutes saisons. D’ailleurs, la mairie de Paris envisage d’étendre le réseau pour pouvoir desservir les hôpitaux, les stations de métro, les crèches, les écoles et les maisons de retraite dans tous les arrondissements.
Effectué en 2022, le renouvellement du contrat de concession à Engie pour vingt ans permettra d’atteindre cet objectif. Cette société énergétique s’engage à aménager de nouveaux réseaux de tuyaux de 158 km sur cette période. Plus de 300 bâtiments supplémentaires pourront ainsi profiter de cette climatisation décarbonée. Mais malheureusement, les particuliers ne peuvent pas accéder à cette offre de refroidissement écologique jusqu’à présent. Plus d’informations : Weforum.org
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Est-il pas dangereux de réchauffer l’eau de la Seine car s’il y a un refroidissement des bâtiments il y a obligatoirement un réchauffement de l’eau de la Seine.
C’est certainement pour cela que l’offre n’est pas étendu au particulier
Tu as mal lu l’article Didier Simon !