Dans sa forme actuelle, l’agriculture nécessite de l’ensoleillement, de l’eau et des terres arables. Avec le changement climatique et l’augmentation de la population mondiale, ces conditions sont de plus en plus difficiles à remplir. Pourtant, ce boom démographique augmente la demande alimentaire. Face à ces deux réalités contradictoires, les scientifiques s’efforcent de développer des techniques d’agriculture plus efficaces et plus durables. C’est le cas par exemple, d’une équipe de recherche américaine qui a récemment publié dans la revue Joule une étude intitulée « Electro-agriculture: Revolutionizing farming for a sustainable future » que l’on peut traduire en français par « électro-agriculture : révolutionner l’agriculture pour un avenir durable ».
Faire pousser les plantes dans l’obscurité
Cette nouvelle approche, baptisée électro-agriculture, consiste à s’appuyer sur des panneaux solaires et le dioxyde de carbone pour faire pousser des plantes en intérieur, voire dans l’espace. Il s’agit ainsi d’une percée remarquable qui pourrait également faire ses preuves dans le domaine de l’exploration spatiale en permettant aux astronautes de cultiver au-delà de la Terre pour subvenir à leurs besoins alimentaires. « Cette technologie permet de produire des aliments dans des systèmes intégrés verticalement, réduisant ainsi les besoins en terres pour les cultures traditionnelles », a déclaré l’auteur principal de l’étude, Feng Jiao, électrochimiste à l’Université de Washington à Saint-Louis.
L’acétate comme élément de base
Pour nous donner un ordre d’idée, les universitaires avancent que cette approche pourrait potentiellement réduire de 94 % les besoins en terres agricoles si elle est mise en œuvre aux États-Unis. En effet, l’électro-agriculture consiste à remplacer la photosynthèse par une réaction chimique alimentée par des panneaux solaires. Il permet de convertir le CO2 en une molécule organique connue sous le nom d’acétate. Le concept inventé par les scientifiques américains implique l’utilisation de ce dernier pour nourrir des plantes génétiquement modifiées et cultivées en hydroponie. Pour cela, ils ont évalué la capacité native de certaines espèces végétales comestibles à faire germer des graines sans avoir besoin de lumière.
Un rendement prometteur
Il faut savoir que la plupart des plantes utilisent la photosynthèse pour transformer le CO2 de l’atmosphère et l’eau en glucose. Cependant, ce mécanisme naturel est loin d’être efficace dans la mesure où il ne convertit que près de 1 % de la lumière en nutriment. De son côté, l’électro-agriculture afficherait un rendement beaucoup plus élevé.
« À l’heure actuelle, nous sommes à environ 4 % d’efficacité, ce qui est déjà quatre fois plus élevé par rapport à ce que la photosynthèse peut faire. Étant donné que tout est plus efficace avec cette méthode, l’empreinte carbone associée à la culture est beaucoup plus faible », a ajouté le professeur Feng Jiao. Plus d’informations : cell.com. Une avancée très prometteuse pour l’agriculture, j’aimerais gouter un produit issu de ces techniques pour comparer en termes de gout, pas vous ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .