L’utérus abrite l’exploit le plus complexe et sans aucun doute aussi le plus fascinant de la biologie humaine : la transformation d’un embryon en bébé. Mais comme le souligne Spectrum, cette transformation ne serait pas possible sans le placenta. En effet, ce dernier est l’organe qui loge le fœtus.
Il est relié au cordon ombilical qui apporte l’oxygène et les nutriments nécessaires. Reproduire artificiellement ce qui se passe à l’intérieur de l’utérus est une tâche relativement complexe, voire impossible, d’autant que les scientifiques ne sont pas encore parvenus à élucider tous les mystères des premiers stades de développement.
Un travail ayant duré plus d’une décennie
Toutefois, le chirurgien fœtal et pédiatrique George Mychaliska pense pouvoir changer la donne dans un avenir plus ou moins proche. Officiant auprès de l’hôpital pour enfants CS Mott de l’Université du Michigan, à Ann Arbor, aux États-Unis, Mychaliska a passé plus de dix ans à travailler sur un placenta artificiel qui pourrait être prêt pour une expérimentation humaine d’ici cinq ans.
Construire un appareil conçu pour accueillir un bébé né prématurément pendant plusieurs semaines n’est pas anodin. Le dispositif doit par exemple en même temps être favorable à la respiration et à la croissance du fœtus.
D’importants défis médicaux et techniques
Or, dans une telle condition, le bébé est généralement très petit et est donc très fragile. Comme le souligne Futurism, les bébés nés prématurément courent un risque de se retrouver avec des problèmes de santé à long terme et/ou de souffrir de trouble du développement dans la mesure où leur organisme n’est pas encore prêt à respirer tout seul. D’autre part, les interventions médicales d’urgence peuvent endommager les poumons. Tout cela soulève des défis d’ordre médical et technique.
Prévenir la respiration prématurée du fœtus
Le placenta artificiel de Mychaliska tient donc compte de ces contraintes afin d’assurer la bonne croissance du fœtus et préserver sa santé. Pour ce faire, l’expert a opté pour un système qui permet de remplir les poumons de liquide comme ils l’auraient été dans l’utérus. Le tube endotrachéal est ensuite serré de façon à prévenir une respiration prématurée qui endommagerait le système de respiration.
À noter que ce projet n’est pas le seul à avoir pour objectif d’augmenter les chances de survie des prématurés. De nombreux autres concepts sont en cours de développement comme le Biobag (vidéo ci-dessous). Alors que certains consistent à plonger le fœtus dans un bain de liquide, d’autres reposent sur une nouvelle technologie qui tente d’imiter la façon dont les poumons respirent.