L’increvable, la machine à laver facilement réparable et améliorable au fil du temps.
Beaucoup d’entreprises sont accusées d’obsolescence programmée. Par exemple, dernièrement, Apple est accusé d’avoir ralenti volontairement certains de ses anciens modèles d‘iPhone. Et une plainte a été déposée contre la marque à la pomme.
Il y a plusieurs initiatives pour lutter contre ce phénomène. Une d’elles est « l’increvable » qui est une machine à laver conçue pour durer 50 ans. Alors que la durée de vie moyenne des machines à laver de nos jours ne dépasse pas 8 ans.
Elle était présente à l’événement « TechForPlanet » organisé par NUMA Paris le 12 décembre dernier. C’est l’idée d’un jeune designer Julien Phedyaeff diplômé de l’ENSCI (école nationale supérieure de création industrielle) pour lutter contre l’obsolescence programmée.
Il a eu cette idée innovante lorsqu’il était en train de travailler sur son projet de fin d’études. Il a acheté une machine à laver de milieu de gamme et il la démontait pour trouver et étudier les pièces qui tombent en panne facilement et trouver des solutions pour ces problèmes.
Pour assurer la durabilité de cet appareil, il était conçu pour être facilement réparé par n’importe qui et pour évoluer au fil du temps. Le châssis de l’increvable peut être utilisé pour plusieurs décennies. La façade avant peut être enlevée aisément, sans outils, facilitant considérablement la diagnostique et la maintenance. Elle est aussi personnalisable aux goûts de l’utilisateur pour s’harmoniser avec le décor.
L’increvable est conçue de manière à faciliter l’amélioration de ses composants (la pompe, le moteur, le bandeau de commandes…) au fil du temps pour suivre le progrès technologique ou pour satisfaire aux exigences des lois visant à limiter la consommation d’eau et d’électricité.
Le tambour de ce lave-linge est en inox et il peut être rempli par 8 kg de linge. Son poids est 80 kg. Et pour le diminuer encore, ils ont remplacé les charges en béton par un réservoir qui peut être rempli par l’eau. En cas de déménagement, on peut facilement vider ces réservoirs et transporter la machine. Il se remplit automatiquement par l’eau du premier lavage.
Il aura des tutoriels vidéos pour expliquer aux utilisateurs comment diagnostiquer et réparer les pannes sans l’intervention d’un technicien. La machine à laver sera livrée en kit. Et c’est l’utilisateur qui doit l’assembler.
La livraison en kit a plusieurs avantages. Elle permet de réduire le prix. Et c’est une opportunité pour que l’utilisateur apprenne comment réparer la machine à laver en cas de panne. Car un consommateur qui a fabriqué sa machine sait comment la réparer. Elle facilite aussi le déménagement et la livraison de l’appareil.
La maintenance par soi-même permet de réduire les tarifs de réparation. Les composants sont indépendants, ce qui permet de les remplacer facilement. On n’a pas besoin de jeter toute la machine à cause d’un petit fusible grillé.
Au début, l’increvable n’était qu’un simple concept. Mais, l’idée a eu un grand succès lorsqu’il a la présentée à « l’observateur de design 2015 » organisé par l’APCI (Agence pour la promotion de la création industrielle). Donc il a décidé de poursuivre le développement de cette machine à laver à l’aide du support fourni par des organisations du secteur publique et privé (ministère de l’environnement, Dassault systèmes, bpi France…). Elle sera mise en vente bientôt.
L’innovation n’est pas seulement dans le plan matériel. Le logiciel avec lequel fonctionne « l’increvable » est open source, c’est-à-dire n’importe qui peut le modifier et l’améliorer au fil du temps.
Source: lincrevable.com