Les hydroliennes existent depuis l’Antiquité, mais c’est Georges Darrieus, un inventeur français, qui a conçu l’hydrolienne Darrieus en 1923, puis brevetée en 1929. Elle se présente sous la forme d’une éolienne à axe vertical qui a été adaptée pour fonctionner dans les courants marins. Les hydroliennes exploitent l’énergie des marées et des courants, sources renouvelables et inépuisables. Elles réduisent les émissions de CO₂ et luttent contre le changement climatique. Leur rendement est constant grâce à la prévisibilité des courants. Les océans, les fleuves et les rivières procurent un énorme potentiel pour les hydroliennes, puisqu’ils recouvrent une grande partie de la planète. VNF (Voies Navigables de France) annonce l’expérimentation d’hydroliennes fluviales en amont de Lyon, exploitant le courant du Rhône pour produire de l’électricité. Une avancée dans ce domaine. Découverte.
Pourquoi ces nouvelles hydroliennes dans le Rhône ?
Pour générer de l’hydroélectricité, la méthode la plus courante est l’utilisation de barrages de navigation. En collaboration avec des entreprises françaises, VNF se sert du développement des hydroliennes fluviales pour produire de l’hydroélectricité. Actuellement, la CNR (Compagnie Nationale du Rhône) exploite des barrages de navigation sur le Rhône. VNF vise à étendre la production d’hydroélectricité sur les voies navigables qu’elle gère telles que la Seine, la Saône et la Meuse. Dans le cadre de cette initiative, des hydroliennes seront installées dans une section non navigable du réseau fluvial, entre les parcs de Saint-Clair et de la Feyssine, en amont de Lyon. Depuis 2018, d’autres hydroliennes sont déjà présentes à cet endroit. Les premiers tests des nouvelles hydroliennes auront lieu au deuxième semestre de cette année. Cette démarche s’inscrit dans la volonté de VNF de promouvoir l’innovation et l’utilisation de sources d’énergie renouvelable le long de l’axe Méditerranée-Rhône-Saône
Une hydrolienne fluviale, qu’est-ce que c’est ?
Quatre hydroliennes, construites par Hydroquest, ont déjà été installées en 2018, constituant la première « ferme d’hydroliennes fluviales à turbine ». Les hydroliennes fluviales exploitent la vitesse du courant pour mettre en mouvement les pales. Ce qui fait tourner un arbre de rotation connecté à une génératrice produisant de l’électricité. Cette méthode de production électrique est écologique, stable et économiquement avantageuse. Contrairement aux barrages hydrauliques, aucune chute d’eau n’est nécessaire et aucune construction majeure n’est requise pour installer ces équipements.
De plus, ces installations respectent la biodiversité et préservent la qualité de l’eau, sans aucun danger pour la faune et la flore. Cependant, il est important de surveiller la présence éventuelle de débris dans l’eau. Les hydroliennes sont des installations « zéro émission de gaz à effet de serre » et ne produisent aucune nuisance sonore. Elles contribuent ainsi à éviter l’émission de 300 t de CO₂ par an.
Concrètement, cela va se passer comment ?
La start-up française EEL Energy a obtenu l’autorisation de VNF pour installer quatre hydroliennes fluviales dites « biomimétiques » ou « à membrane ondulante » sur une partie du domaine fluvial dédié. Ces hydroliennes produisent de l’électricité verte en imitant le mouvement des poissons. La membrane ondule sous la pression du fluide en mouvement, convertissant ainsi ces déformations périodiques en électricité grâce à un système électromécanique. Ces hydroliennes ont une puissance pouvant atteindre 10 MW. La première machine sera mise en place d’ici à la fin du mois de juin, assemblée au port de Lyon et transportée par voie fluviale. Trois autres suivront selon le même processus d’ici à l’issue de l’année 2023. Les infrastructures de raccordement sont déjà en place. Ce test technique à grande échelle des nouvelles hydroliennes vise à envisager leur déploiement sur d’autres sites fluviaux ou marins, en France ou ailleurs. L’électricité produite, qui sera injectée dans le réseau national, est estimée à 400 MWh, soit l’équivalent de la consommation de 100 foyers.