Le béton est un des produits les plus utilisés dans le monde, en raison de ses nombreux avantages : résistant, durable, bon rapport coût-efficacité, etc. Pourtant, il a un impact négatif sur l’environnement, car il est majoritairement composé de ciment qui, selon l’Association mondiale du ciment et du béton, générerait 7 % des émissions de GES, soit trois fois plus que le transport aérien. Pour réduire l’empreinte carbone de ce matériau, la GCCA incite tous les acteurs du secteur à trouver des solutions plus écologiques. Depuis quelques années, en Europe, on voit l’apparition de béton bas-carbone, tels que ceux de chanvre, de terre ou de bois. Au Japon, l’une des plus grandes entreprises du bâtiment du pays, Kajima, a conçu un béton innovant qui utilise très peu de ciment et sans eau : le CO2-SUICOM.
Un processus de fabrication un peu particulier
Dans la fabrication du CO2-SUICOM, Kajima n’a pas utilisé tous les éléments composant le béton classique, à savoir du ciment, de l’eau, des granulats (du sable ou/et du gravier) et des adjuvants chimiques. L’entreprise japonaise a opté pour des déchets industriels à la place du ciment traditionnel et du dioxyde de carbone, comme agent de mélange, à la place de l’eau. Plus de la moitié du ciment est remplacée par un matériau connu sous le nom de γ-C2S, ayant pour particularité de réagir avec le CO2 plutôt qu’avec l’eau. Une fois les différents éléments nécessaires à la fabrication du CO2-SUICOM mélangés, celui-ci est placé dans un endroit avec des niveaux élevés de dioxyde de carbone pour capter et piéger ce gaz, afin de durcir.
Une excellente alternative pour atteindre la neutralité carbone
Selon Kajima, le CO2-SUICOM peut atteindre la neutralité carbone, dans la mesure où le CO2 émis lors du processus de fabrication peut être récupéré et pompé dans la chambre de cure, pour être absorbé par le béton. Notons que le processus de fabrication de ce dernier génère approximativement 91 kg/m³ de CO2, soit 197 kg/m³ en moins que celui du béton traditionnel, qui est d’environ 288 kg/m³.
Par ailleurs, le CO2-SUICOM peut capter et piéger 109 kg/m³ de dioxyde de carbone. Quand on fait le calcul, cela donne des émissions négatives de -18 kg/m³, soit moins que le zéro net. Pas étonnant que le gouvernement japonais l’a inscrit dans sa stratégie vers la neutralité carbone à l’horizon 2050. Il capte plus de gaz carbonique qu’il n’en émet.
Le fruit d’une collaboration entre quatre grandes entreprises japonaises
L’entreprise Kajima a collaboré avec d’autres sociétés japonaises dans la conception et le développement du CO2-SUICOM, à savoir The Chugoku Electric Power Co Inc, Denka et Landes Co. L’objectif de cette collaboration était de créer le premier béton qui capte le carbone, dans le contexte environnemental actuel. D’ailleurs, en raison du développement des infrastructures et de l’urbanisation croissante, le marché des matériaux en béton devrait approximativement atteindre 337 milliards d’euros d’ici à 2028, selon les analystes.
Pour ces entreprises, le CO2-SUICOM sera plus que jamais utile, car il est non seulement résistant et robuste, mais il est également très écologique. De plus, il peut être produit directement sur des sites industriels, entre autres une centrale thermique. Plus d’informations : kajima.co.jp. Ce nouveau béton semble très prometteur, qu’en pensez-vous ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .