L’invention du yakhchāl, un réfrigérateur qui fonctionne sans électricité, vieux de 2 500 ans

Saviez-vous que les anciens Perses avaient inventé des moyens de conserver la glace et les aliments bien avant l’apparition de l’électricité ? Retour sur une prouesse technologique intemporelle.

Comment faisaient nos ancêtres pour conserver les aliments alors que l’électricité est apparue en 1905, en France, et que la première ligne aérienne a été installée en 1923 aux États-Unis ? Un siècle à peine que nous utilisons l’électricité pour alimenter nos appareils et notamment notre réfrigérateur sans lequel nous serions plutôt démunis. Les premiers réfrigérateurs seraient nés en Perse, l’actuel Iran, et ils ne datent pas d’hier. En effet, ces immenses dômes appelés yakhchāls, littéralement « puits de glace », sont de véritables prouesses technologiques. Et, 2 500 ans après leur invention, alors que nous avons besoin de solutions écologiques, les yakhchāls pourraient bien devenir un modèle. Alors, comment ces anciens réfrigérateurs fonctionnaient-ils, et pourquoi leur conception reste-t-elle une source d’inspiration ? Décryptage.

Le secret des yakhchāls, leur conception intelligente

En Iran, le climat est aride avec des hivers très froids et des étés caniculaires, le yakhchāl a donc été, lors de son invention, adapté à ce climat exigeant. Ce bâtiment, car il s’agit bien d’un immense bâtiment qui était utilisé par une communauté et non par un seul foyer, se présente sous la forme d’un dôme (ou cône). Et, il combine différents principes qui permettent de maintenir la glace en bloc, pour conserver les aliments. Eh oui, dans les yakhchāls, même à 40 °C en extérieur, la glace peut être maintenue. Les habitants alimentaient les « réfrigérateurs » avec des blocs de glace qu’ils prélevaient dans les déserts persans. Et bien entendu, la structure du yakhchāl était fabriqué avec des matériaux locaux.

Principe de fonctionnement d'un Yakhchal pour le refroidissement et d'un mur de glace.
Les Yakhchal servaient de frigo et ils étaient parfois associés à un « mur de glace » qui produisait la glace servant au stockage ensuite. Crédit photo : Pinterest

Comment fonctionnait un yakhchāl ?

Lors de la construction, ils creusaient une immense fosse souterraine qui conservait la fraîcheur de la terre. Cette fosse était surmontée d’un dôme fabriqué avec un mélange de matériaux locaux (argile, sable, poils de chèvre, et même blancs d’œufs) avec des murs épais et parfaitement étanches. L’air frais pouvait s’infiltrer par le bas de la structure grâce aux ouvertures prévues à cet effet, expulsant l’air chaud vers le dôme et par conséquent, vers l’extérieur. Ce flux naturel optimise la dissipation de la chaleur, un principe que l’on retrouve encore aujourd’hui dans les tours à vent traditionnelles. En hiver, le maintien du froid se faisait naturellement, puis la fosse du yakhchāl était ensuite remplie de blocs de glace naturels, eux aussi, pour assurer le froid dans la structure durant les mois d’été.

Pourquoi pourraient-ils devenir une source d’inspiration actuelle ?

Les yakhchāls sont un exemple parfait d’architecture vernaculaire, où chaque détail de conception est en harmonie avec son environnement. Le matériau principal, connu sous le nom de saroog, est un mélange sophistiqué et naturel qui résiste au transfert de chaleur. Avec des murs de plus de deux mètres d’épaisseur, ces réfrigérateurs antiques procuraient une isolation exceptionnelle, sans technologie moderne. De plus, leur positionnement stratégique, généralement orienté est-ouest, réduisait l’exposition au soleil, les murs d’ombre, eux, protégeaient les bassins dans lesquels l’eau gelait.

Un Yakhchal en Iran.
Le Yakhchal servait d’endroit pour garder la nourriture au frais il y a plus de 2400 ans. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Le réchauffement climatique est dans tous les esprits et ces yakhchāls pourraient inspirer les architectes qui reviendraient à l’exploitation de ressources locales et naturelles.  Aujourd’hui, il reste encore 129 yakhchāls en Iran, témoins de cette ingéniosité intemporelle. Et vous, pensez-vous que les innovations du passé pourraient transformer nos technologies modernes pour un avenir plus respectueux de la planète ? Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

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