Il existe de nombreuses solutions pour purifier l’eau. L’alambic solaire en fait partie. Il s’agit d’un système innovant permettant de purifier aussi bien l’eau sale que l’eau salée. Ce procédé consiste à mettre de l’eau non potable dans un bassin et à le recouvrir d’un support transparent. Sous l’effet du rayon solaire, l’eau s’évapore et se condense au niveau de la surface interne de la couverture. Les gouttelettes sont déjà de l’eau propre. Cependant, cette technique se révèle très lente puisque la condensation est conditionnée par l’intensité de la lumière du soleil. Les scientifiques ont maintenant trouvé une manière de contourner efficacement ce problème !
Plus écologique et moins cher
Pour accélérer le processus, les experts mettent en œuvre des matières qui fournissent davantage de chaleur. Il s’agit de substances flottant à la surface de l’eau, permettant d’atteindre une température plus élevée par le biais de la lumière du Soleil. De nos jours, ces éléments proviennent souvent de minerais comme le charbon, qui sont à la fois coûteux et néfastes pour l’environnement.
Une efficacité hors du commun
Le professeur Edison Ang et ses collègues de l’université technologique de Nanyang, à Singapour, ont développé une nouvelle approche pour obtenir des résultats comparables — voire plus intéressants —, mais de façon plus écologique. Leur invention implique l’utilisation de substances abondantes au quotidien. En plus, celles-ci sont disponibles de manière quasi gratuite. L’équipe a opté pour des déchets de fruits qui seraient autrement mis à la poubelle. Concrètement, ils ont utilisé des coques de noix de coco, des peaux de banane et des pelures d’orange dans le cadre de leurs expériences. Ce sont néanmoins les enveloppes de noix de coco qui ont permis d’atteindre le meilleur rendement. Elles ont présenté une efficacité de près de 94 %. Ce qui est largement supérieur à celle des autres.
Des feuilles de carbure de molybdène
Le système mis au point par le professeur Ang repose sur un processus simple de carbonisation en deux étapes. Les déchets sont chauffés à plus de 800 °C avant d’être mélangés à un réactif à base de molybdène. À partir de ce mélange, des feuilles de carbures de molybdène bidimensionnel sont créées. La composition métallique de ces dernières est appelée MXenes. Elle a la particularité d’être hydrophile (capable d’aspirer l’eau) tout en offrant une efficacité remarquable dans la conversion de la lumière en chaleur.
Pour les essais, les chercheurs se sont servis d’un simple alambic solaire et les résultats ont été plutôt surprenants. Il s’est avéré que les feuilles de carbure de molybdène étaient plus efficaces et plus rapides que le carbone en termes de conversion de l’énergie solaire. En effet, elles sont plus poreuses. Cela permet à la vapeur de les traverser plus facilement. À noter que les scientifiques sont actuellement en train de peaufiner leur invention. Ils sont même à la recherche de collaborations pour une éventuelle commercialisation de la technologie à l’échelle mondiale. Plus d’informations : ntu.edu.sg