Alors qu’ils représentent plus de 70 % de la surface terrestre, les mers et les océans ont un potentiel énergétique peu exploité. En effet, les mouvements des eaux dans les courants peuvent générer de l’électricité. Les appareils utilisés pour exploiter l’énergie cinétique de ces courants marins sont appelés hydroliennes. Parmi les nombreuses technologies développées, on peut en relater une en particulier : la Deep Green de la société suédoise Minesto. Cet appareil se démarque par sa capacité à convertir l’énergie cinétique des courants lents. Depuis presque dix ans, la Deep Green fait l’objet de différents tests et a déjà commencé à constituer des centrales offshores. Dernièrement, on sait que cette prouesse compose un nouveau parc au large des îles Féroé.
Un engin « volant » dans l’eau
Deep Green a un concept inspiré des cerfs-volants. Sa différence majeure avec ces jouets, c’est que l’hydrolienne est destinée à voler sous l’eau. Elle y sera entraînée par les courants marins qui remplacent le vent qui souffle dans le cas des vrais cerfs-volants. L’appareil est composé d’une aile et cette dernière est équipée d’une turbine qui entraîne un générateur. Une corde relie l’appareil avec un joint ancré dans le fond marin. Celle-ci transfère l’électricité générée. Le joint disposé au fond, quant à lui, est doté d’un câble électrique qui conduit le courant jusqu’au rivage.
Des huit…
L’appareil est conçu de manière à ce qu’il se déplace en suivant une forme de huit et c’est l’un de ses principaux avantages par rapport à ses concurrents. L’aile pousse alors la turbine, favorisant son mouvement selon cette trajectoire prévue. Ce système a pour objectif de multiplier la vitesse du courant sous-marin.
« La technologie Deep Green de Minesto produit de l’électricité à partir de courants de marée à faible débit et de courants océaniques, selon un principe unique et breveté similaire à celui d’un cerf-volant volant dans le vent. L’aile utilise la force de portance hydrodynamique créée par le courant sous-marin pour déplacer le cerf-volant. Grâce à un système de contrôle embarqué et à des gouvernails, le cerf-volant est dirigé de manière autonome selon une figure en huit prédéterminée, poussant la turbine dans l’eau. Ce faisant, la turbine subit un débit d’eau plusieurs fois supérieur à la vitesse réelle du courant. La turbine diffuse de l’énergie vers le générateur qui produit de l’électricité via le câble d’alimentation dans la longe. L’ombilical du fond marin transfère l’électricité vers la connexion à terre » selon Minestro.
Avec cette hydrolienne, l’énergie produite serait jusqu’à des centaines de fois plus importantes que celle obtenue avec une turbine fixe. Et grâce aux mouvements en huit, il est bel et bien possible de produire de l’électricité même si les courants sont inférieurs à 2,5 m/s. D’ailleurs, l’hydrolienne maintient son efficacité même jusqu’à une centaine de mètres de profondeur.
Un parc au large des îles Féroé
La mise en service du tout premier système conçu avec les hydroliennes de Minesto date de 2018. L’entreprise a poursuivi son élan et a récemment développé une centrale de production d’électricité au large des îles Féroé, un archipel du Royaume du Danemark. Les appareils Deep Green font, dans ce cadre, l’objet d’inspection par un robot sous-marin appelé Seaeye Falcon.
Ce dernier veillera également à nettoyer les points de fondation. Le robot est muni d’un sonar et d’une sonde de potentiel cathodique pour mener ses travaux d’inspection. Quant au nettoyage, ce sera assuré par un skid de nettoyage.
Les hélices ne présentent-elles pas un risque pour la faune locale ?
J’ai quelques doutes sur la possibilité de récupérer plus d’énergie que celle d’une hydrolienne conventionnelle, et encore plus sur le fait que l’énergie soit plusieurs centaines de fois…
Il est possible qu’une partie de l’énergie vienne du courant agissant sur l’aile du dispositif et qui la ferait bouger, tout comme la force du vent qui tire sur la corde qui le retient, mais sauf erreur elle est plus faible que celle d’une hélice qui ait la même taille que le « planeur » sous marin.