L’invention d’un filtre à eau en céramique inspiré de la pompe à vélo sélectionné aux Dyson Awards

Face aux inondations qui contaminent l'eau potable, une étudiante indienne invente une solution qui pourrait protéger des millions de vies. Découvrez Jalshuddhi.

Dans certains pays du monde, comme l’Inde, les intempéries fréquentes et notamment les pluies diluviennes de la mousson entraînent des conséquences sur l’eau potable. Dans les zones rurales et sinistrées, l’eau potable est souvent contaminée par des bactéries, transportées par les inondations. Chez les individus touchés, cela provoque des problèmes intestinaux, comme des diarrhées, pouvant conduire les plus fragiles à une déshydratation, voire au décès. Lors du concours d’innovation, James Dyson Award, une invention indienne a été retenue pour endiguer cet inquiétant phénomène. Laissez-moi vous présenter « Jalshuddhi », une solution ingénieuse inventée par Komal Panda, étudiante au National Institute of Design Haryana en Inde. Un filtre à eau manuel, qui pourrait décontaminer l’eau potable, en voilà une bonne idée. Présentation.

La nécessité est mère de l’invention

Komal Panda, l’inventrice de ce dispositif a pris le temps de rencontrer les populations touchées par ce fléau de contamination de l’eau potable par les événements climatiques. En discutant avec les agriculteurs locaux, et les populations locales, elle a été confrontée aux défis qu’ils rencontraient pour conserver l’eau potable. En effet, lors de fortes pluies, ou d’inondations, les terres sont confrontées à ce que l’on appelle, un ruissèlement agricole. Ce dernier provoque des coulées d’eau, ou de boue, contaminées en amont par les engrais et les pesticides agricoles. Ils se retrouvent alors dans le système d’alimentation d’eau potable, et contaminent celles et ceux qui la consomment.

Un système qui s'inspire de la pompe à vélo.
Un système qui s’inspire de la pompe à vélo. Crédit : Shutterstock / Komal Panda

« Au cours de mes recherches sur l’accès à l’eau dans l’Haryana dans le cadre de mon module de conception de produits simples au NID, j’ai été le témoin direct des difficultés rencontrées par les communautés qui ne disposent pas de sources d’eau potable. J’ai été profondément frappée de voir des personnes avoir recours à des sources non traitées, comme les puits de forage et les canaux, pour s’hydrater. Malgré les nombreuses avancées et variations dans la technologie des filtres à eau, la demande de filtres à eau abordables persiste en raison de la crise mondiale persistante de l’eau. Le filtre à eau inspiré de la pompe à vélo, appelé Jal Shuddhi, est le résultat de ce voyage. En imitant la mécanique familière d’une pompe à vélo, nous visons à rendre l’eau propre plus accessible, facile à utiliser et à entretenir pour ceux qui en ont besoin », explique l’inventrice dans un post sur Linkedin. La jeune inventrice a aussi compris que les systèmes de filtration actuels, souvent très chers, n’étaient pas accessibles à ces populations peu fortunées. Elle a alors décidé d’agir en inventant son filtre manuel.

Un système de filtration manuel

Cela semble si simple que l’on se demande presque pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ! L’eau sale passe d’abord par un filtre en céramique qui retient les gros débris et les particules présentes dans l’eau. Pour lancer la filtration, il faut amorcer la pompe en appuyant 6 à 7 fois, ce qui permet d’aspirer l’eau. Une fois que l’eau remplit le filtre, une pression vers le bas sur la pompe déclenche la prochaine étape. À chaque pression, l’eau propre est poussée à travers une membrane qui enlève efficacement les impuretés. Ce système utilise un mécanisme simple, semblable à celui d’une pompe à vélo ou à pied, pour filtrer l’eau. L’inventrice explique avoir choisi ce type de pompe, car c’est un outil familier, fiable et fonctionnel pour beaucoup de gens dans les communautés que nous souhaitons aider. De plus, il serait financièrement très accessible, élargissant, ainsi, l’accessibilité aux plus défavorisés, qui sont aussi les plus touchés.

Un filtre à eau manuel qui veut mettre fin à la crise de l’eau potable dans les zones rurales et sinistrées.
Un filtre à eau manuel qui veut mettre fin à la crise de l’eau potable dans les zones rurales et sinistrées. Crédit : Komal Panda

Un filtre qui fonctionne sans électricité

Les filtres pour épurer les eaux souillées, et les transformer en eau potable existent déjà. Néanmoins, ils sont généralement conçus pour la filtration d’une petite quantité d’eau, et pour un usage individuel. Le Jalshuddhi, avec son réservoir, qui peut être adapté aux besoins, pourrait s’adresser à une communauté, un village, ou une grande famille. De plus, en étant un dispositif manuel, il ne dépend pas d’énergie pour fonctionner, et peut être utilisé, sans aucune connaissance particulière. En savoir plus sur cette invention qui sera peut-être lauréate du prix James Dyson Awards ? Rendez sur le site Behance de l’étudiante, ou sur le site James Dyson Awards dédié à ce projet ingénieux. Que pensez-vous de cette invention ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Nathalie Kleczinski

Passionnée de lecture et d'écriture, il était presque logique que je me tourne vers le métier de rédactrice/journaliste professionnelle. Écrire est une passion, un besoin et une manière de communiquer indispensables. Touche-à-tout de l'écriture, j'aime surtout écrire sur des sujets liés à l'environnement, mais aussi à ceux qui prodiguent des conseils, ou des astuces pour vous aider dans votre quotidien. Je suis une adepte des tests en tous genres, surtout s’ils permettent de créer, de faire des économies, ou d’utiliser des produits recycler ! Je voue également une véritable passion aux animaux et suis très sensible à leur bien-être et aux inventions qui peuvent améliorer leurs quotidiens. En revanche, je peux vite devenir cassante lorsqu’il s’agit de parler de maltraitance. Enfin, j’aime découvrir et faire découvrir de nouvelles inventions, de petites choses qui amélioreront notre quotidien, ou celui des personnes en situation de handicap, autre cause qui me tient à cœur. Bénévole dans une association liée à l’aide aux victimes d’accidents de la route, vous comprendrez aisément que cette cause me touche aussi et que j’estime primordial de mettre en avant tout ce qui peut améliorer cette sécurité routière et empêcher un décès supplémentaire sur la route. Ma devise : Carpe Diem, car la vie est courte, et qu'il faut transformer chaque instant en tranches de bonheur !

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