L’invention d’un générateur qui extrait l’énergie de la chaleur à température ambiante

Un groupe de chercheur de l’Université de Kyushu a développé un générateur thermoélectrique innovant, utilisant la séparation de charge pour produire du courant. Contrairement aux dispositifs classiques, il peut fonctionner à température ambiante…

Bien qu’ils soient moins connus que le photovoltaïque, les générateurs thermoélectriques (TEG) constituent d’excellentes solutions pour produire de l’électricité verte. Cette technologie a vu le jour au XIXe siècle et est surtout utilisée pour alimenter des sondes, telles que Voyager ou New Horizons, ainsi que des rovers comme Perseverance. La taille du marché des TEG devrait atteindre plus de 6,7 milliards d’euros vers la fin de l’année 2030, d’après Verified Market Reports. Ces dispositifs font aujourd’hui l’objet de nombreuses recherches visant, entre autres, à les rendre utilisables dans des applications plus courantes. Parmi les groupes de recherche qui se penchent sur cette technologie, on peut citer les scientifiques de l’Université de Kyushu. Ces derniers ont mis au point un générateur thermoélectrique fonctionnant sans gradient de température.

Un TEG fonctionnant grâce à la séparation de charge

Pour fonctionner, les générateurs thermoélectriques classiques ont besoin d’un gradient thermique, à savoir une partie à température élevée et une zone à faible température. Les électrons se déplacent dans le dispositif, depuis la surface chaude vers celle froide, générant ainsi un courant électrique. Si ce principe physique permet de produire de l’électricité verte, en récupérant la chaleur perdue, il rend la mise en œuvre des générateurs relativement complexes. En effet, ils nécessitent souvent l’utilisation de matériaux coûteux, comme le tellure de bismuth, et doivent être installés dans un environnement présentant une certaine différence de température. Pour pallier cet inconvénient, les chercheurs de l’Université de Kyushu ont décidé d’utiliser le phénomène de la séparation de charge. Ce principe permet de séparer les électrons négatifs et les « trous » d’électrons positifs, grâce à la chaleur, et de les faire déplacer dans différentes directions pour générer un courant électrique. Le dispositif mis au point par l’équipe n’a donc pas besoin de gradient thermique et peut fonctionner à température ambiante.

Illustration du dispositif thermoélectrique organique constitué de couches disposées en escalier.
Illustration du dispositif thermoélectrique organique constitué de couches disposées en escalier. Crédit photo : Université de Kyushu/Chihaya Adachi

Des résultats qui confirment la théorie des chercheurs

Dans le but d’évaluer les performances du générateur thermoélectrique utilisant la séparation de charge, l’équipe de scientifiques de l’Université de Kyushu a procédé à des tests et les résultats de ces derniers sont plutôt prometteurs. Les chercheurs ont évalué la tension en circuit ouvert du dispositif à 384 mV, la densité de courant de court-circuit à 1,1 µA/cm2 et la puissance de sortie maximale à 94 nW/cm2. Certes, ces chiffres semblent être faibles, mais il faut savoir que les tests effectués sur le générateur thermoélectrique se sont déroulés à température ambiante. Dans certains environnements, il serait donc possible d’obtenir de meilleurs résultats.

Un générateur thermoélectrique conçu à base de matériaux organiques

Contrairement aux générateurs thermoélectriques qui, comme nous l’avons mentionné précédemment, sont conçus à partir de métaux coûteux, celui des chercheurs de l’Université de Kyushu est essentiellement constitué de matériaux organiques. Le dispositif est composé de 20 nm de fullerène, de 20 nm de bathocuproïne, de 320 nm de hexadécafluoro phtalocyanine de cuivre et de 180 nm de phtalocyanine de cuivre. Les différentes couches de matériaux sont disposées en escalier. L’auteur principal de l’étude, Chihaya Adachi, a déclaré qu’ils projettent d’améliorer les performances du générateur thermoélectrique, en essayant d’autres composés organiques. Il a également ajouté qu’il serait possible d’obtenir une meilleure densité de courant, en augmentant la surface du dispositif. Plus d’informations ici. Une étude encourageant pour ce dispositif encore peu répandu et plein d’avenir, qu’en pensez-vous ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Via
verifiedmarketreports.com
Source
kyushu-u.ac.jpnature.com

Raharisoa Saholy Tiana

Je m’appelle Tiana et je suis journaliste professionnelle. J’ai une affinité particulière pour les sujets d’actualités et sur tout ce qui a trait à l’environnement, à l’innovation et au lifestyle. Depuis plusieurs années, j’ai couvert un large éventail de sujets liés entre autres aux questions environnementales et aux nouvelles technologies. Chez Neozone, j’interviens pour vous faire découvrir ces sujets fascinants, qui peuvent apporter de grands changements dans la société et qui méritent d’être mis en lumière. De nature curieuse et créative, j’ai toujours voulu devenir une journaliste web francophone. Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en droit privé à l'université d’Antananarivo, j’ai décidé de me former aux métiers de la rédaction. J’ai commencé dans une agence web locale, avant de me lancer dans le « freelancing ». Cela fait plus de 10 ans que j’évolue dans ce secteur, en collaborant notamment avec de nombreuses agences et sites internationaux. Cette citation de Léon Trotsky m’inspire et me motive au quotidien : « La persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé. »

3 commentaires

  1. 90 nW/cm² ? Je trouve ce rendement assez faible pour un générateur thermoélectrique non ? Sa faible puissance lui donne pas mal d’inconvénients comme l’utilisation pour des dispositifs qui consomment bcp d’énergie. Sa composition est aussi problématique, pas sûr que les matériaux organiques résistent longtemps en cas de forte utilisation.

  2. Les constructeurs s’avancent bcp pour un produit expérimental testé seulement à petite échelle je trouve. Je ne penses pas que ce générateur thermoélectrique soit testé à grande échelle pour le moment donc sa fiabilité pose encore pas mal de question. Certaines alternatives sont aussi mieux développées donc pas sur que ce générateur séduise grand monde.

  3. Je penses que ce générateur thermoélectrique est une grande avancée pour le monde de la récupération d’énergie. Il fonctionne à température ambiante et ce sans utiliser de gradient thermique si j’ai bien compris. Ces fonctionnalités sont assez intéressantes pour l’écologie qui est au coeur de tous les débats non ? C’est pour moi une réelle innovation.

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