Nous avons tous un jour soufflé sur un pissenlit, faisant s’envoler toutes les petites graines de la fleur. Cette petite boule s’appelle une aigrette et renferme les graines qui deviendront des fleurs. Lorsque nous soufflons ou que le vent les emporte, elles peuvent parcourir jusqu’à un kilomètre de distance et polliniser les alentours. Lorsque cette petite boule blanche de pissenlit est soufflée, elle forme alors un vortex comme l’expliquent des scientifiques de l’université d’Édimbourg dans une étude parue sur le site pourlascience.fr. Le pissenlit est souvent considéré comme une « mauvaise herbe », pourtant il est crucial pour la biodiversité, car il a la faculté de pousser partout. Des chercheurs finlandais viennent d’ailleurs d’inventer un robot qui pourrait polliniser les zones dépourvues d’insectes pollinisateurs. Découverte.
Le « robot léger » des chercheurs, qu’est-ce que c’est ?
Ce robot a été créé pour limiter l’impact du réchauffement climatique sur l’agriculture mondiale. La perte de pollinisateurs devient un problème majeur pour l’agriculture et « une menace sérieuse pour la biodiversité et la production alimentaire » comme l’explique Hao Zeng, le chef du groupe. Un premier prototype a été mis au point, recourant à des matériaux intelligents pour fabriquer des robots à corps mou. Ces derniers pourraient se déplacer en suivant des stimuli environnementaux. Fluet, ce robot permettrait potentiellement la pollinisation d’arbres fruitiers comme les amandiers, pommiers ou autres fleurs qui déclinent en raison du manque de pollinisateurs. C’est un robot qui pourrait palier la diminution de la population des abeilles, menacées par le réchauffement climatique et par le frelon asiatique.
Un robot pollinisateur, mais pour quoi faire ?
Le robot finlandais ciblerait les zones à polliniser, en dispersant de manière plus précise des graines de pissenlit artificielles portant du pollen. Ces graines seraient dispersées par les vents naturels, puis dirigées par la lumière vers des zones précises à polliniser. Fait d’assemblage de polymères et s’inspirant des graines de pissenlit ainsi que du vortex formé par le souffle produit, le robot est contrôlé par la lumière et vole au gré du vent.
L’arrière-plan de cette invention est le développement de polymères sensibles aux stimuli qui ouvrent une multitude de possibilités pour la prochaine génération de robots mous, petits et contrôlés sans fil. Depuis peu, les ingénieurs savent utiliser ces matériaux pour créer de petits robots capables de marcher, de nager et de sauter. L’année dernière, GNN a lancé ces robots mous dans le domaine médical — des robots aptes à nettoyer les dents, d’administrer des médicaments ciblés ou de décomposer les caillots sanguins. Mais jusqu’à présent, personne n’avait encore réussi à les faire voler.
Une première mondiale pour les chercheurs
Le robot a été conçu par Hao Zeng et son collègue Jianfeng Yang dans le cadre d’un projet intitulé FAIRY-Flying Aero-robots based on Light Responsive Materials Assembly. Le premier robot à assemblage de polymères qui peut voler grâce au vent et contrôlé par la lumière. « Supérieure à ses homologues naturels, cette graine artificielle est équipée d’un actionneur souple. L’actionneur est constitué d’un élastomère à cristaux liquides sensible à la lumière, qui induit des actions d’ouverture ou de fermeture des poils par excitation de la lumière visible » explique Hao Zeng. La lumière peut donc être utilisée pour modifier la forme de la structure s’adaptant grâce à la force et à la direction du vent. Ils doivent encore résoudre certains problèmes comme celui de l’atterrissage précis des graines. Ils doivent également rendre le système réutilisable et biodégradable. Plus d’informations : onlinelibrary.wiley.com
Et voilà une idée pour poluer un peu plus l’air et le sol.