Aujourd’hui, lorsque l’on aborde le sujet du « plastique », il est forcément assimilé à une source de pollution incommensurable ! Et, ce n’est pas une illusion, mais une évidence lorsque l’on considère, par exemple, le 7ᵉ continent, ce vortex de déchets plastiques accumulés dans le Pacifique Nord. Le plastique, dans sa forme actuelle, est une véritable menace pour les océans, la faune et la flore qui l’occupent, en se transformant en « microplastique » ingéré par les êtres vivants. Néanmoins, une nouvelle avancée scientifique pourrait changer la donne. En effet, une équipe de chercheurs dirigée par Takuzo Aida du Centre RIKEN au Japon a mis au point un plastique supramoléculaire biodégradable et durable. Dans cette étude scientifique, les chercheurs expliquent que ce matériau promet de réduire la pollution plastique tout en conservant les mêmes avantages que les plastiques traditionnels. Découverte.
Un plastique biodégradable avec l’eau de mer
En temps normal, le plastique et biodégradable sont des mots plutôt incompatibles ! Mais, celui inventé par les chercheurs japonais pourraient réconcilier ces deux mots opposés ! Le plastique conçu par les Japonais aurait le pouvoir de se dégrader, seul, dans l’eau de mer, et dans les sols marins. Son secret réside dans sa structure unique : des ponts salins réticulés qui maintiennent sa solidité tant qu’il reste hors de l’eau salée. En d’autres termes, à l’air libre, il est un « plastique » traditionnel, mais en étant immergé et grâce à un processus appelé « resalage », il se décompose sans produire de microplastique. Révolutionnaire ? Oui, c’est certain, en revanche de quoi est-il réellement composé ?
La composition de ce plastique biodégradable
Aujourd’hui, les plastiques fabriqués, appelés PLA, ABS, etc., ne se décomposent pas dans l’eau, qu’elle soit salée ou non. Leur décomposition prend des dizaines d’années, mais provoque d’autres déchets : les microplastiques. Pour éviter cela, les chercheurs ont imaginé un procédé très ingénieux en combinant deux monomères ioniques. N’étant pas scientifique, je vous invite à découvrir l’étude en détail sur le site phys.org. Néanmoins, ce « nouveau plastique » serait composé d’hexa métaphosphate de sodium, un additif alimentaire courant, et d’un monomère à base de guanidinium. La particularité de ces deux composants étant qu’ils puissent être métabolisés par des bactéries afin qu’ils se biodégradent dans les océans. En testant divers monomères, les scientifiques ont réussi à créer des plastiques aux propriétés variées : durs et résistants aux rayures, flexibles ou encore de type caoutchouc, adaptés à de nombreuses applications.
Un plastique biodégradable, mais aussi recyclable : enfin une bonne nouvelle !
La biodégradabilité de ce plastique est une avancée majeure, mais les chercheurs affirment aussi, qu’il serait recyclable. Dans leur étude, ils sont parvenus à démontrer qu’après l’avoir dissous dans de l’eau salée, ils pouvaient récupérer 80 % des matériaux initiaux liés à sa conception. Quant aux « restes » que ce plastique laisse dans les sols, ce sont en fait des fertilisants comme le phosphore ou l’azote, entre autres. Cette découverte pourrait effectivement changer la donne et apporter une réponse à la problématique de la pollution au plastique, même s’il faudra des siècles pour venir à bout des déchets déjà présents !
Plus d’informations dans cet article paru dans Science et sur le site de RIKEN. Et, vous ? Pensez-vous que ce plastique durable pourrait enfin nous aider à lutter efficacement contre la pollution plastique ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .