L’invention d’un procédé pour séparer l’uranium de l’eau de mer avec de la cire de bougie

Des chercheurs chinois ont développé un procédé innovant qui pourrait favoriser la production d’électricité à partir des centrales nucléaires. Celui-ci consiste à utiliser de la cire de bougie pour extraire l’uranium de l’eau de mer.

Alors que de nombreux pays ambitionnent d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050, les recherches sur l’énergie nucléaire s’intensifient afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre dues à la production d’électricité. En effet, contrairement aux combustibles fossiles conventionnels, le nucléaire préserve la qualité de l’air dans la mesure où la fission, c’est-à-dire le processus de division des atomes d’uranium, n’engendre que peu de sous-produit nocif. Autant dire que cette forme d’énergie génère un minimum de déchets. N’oublions pas non plus que les centrales nucléaires consomment généralement moins d’espace que la plupart des autres types d’infrastructures de production d’énergie verte.

Un procédé innovant

Des scientifiques de l’Institut de physique chimique de Dalian (DICP), en Chine, ont mis au point une technique révolutionnaire. Elle permet d’extraire l’uranium naturel de l’eau de mer afin de faire du nucléaire une source d’énergie durable pour la planète.  Les résultats de cette recherche pour le moins passionnante ont été publiés dans la revue Advanced Functional Materials. Selon l’équipe, les réserves actuelles terrestres d’uranium sont estimées à moins de 8 millions de tonnes. Cette quantité serait insuffisante pour répondre à la demande croissante d’énergie dans le monde. Elle ne tiendrait pas plus d’un siècle. De leur côté, les océans recèleraient près de 4,5 milliards de tonnes d’uranium naturel qui pourraient assurer l’avenir énergétique de notre espèce pendant des milliers d’années.

Différence entre fusion et fission nucléaire.
Explication simplifiée de la différence entre la fusion et la fission nucléaire. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

De la cire de bougie et du polyamidoxime

La méthode mise au point par les chercheurs chinois est d’autant plus intéressante dans la mesure où elle utilise une matière assez courante. Elle repose sur l’utilisation de billes absorbantes spéciales fabriquées à partir de cire de bougie et de polyamidoxime. Ce dernier est un matériau réputé pour son excellente capacité à absorber le métal. Il est ainsi capable de capturer l’uranium présent dans l’eau de mer. Le procédé implique la dissolution du polyamidoxime dans de l’eau, avant de le mélanger à de la cire de bougie fondue. Cela permet d’obtenir un matériau sphérique qu’il faut ensuite encapsuler dans de l’alginate-acide polyacrylique.

Des résultats intéressants

Pour séparer l’uranium de l’eau de mer, il suffit de plonger le matériau absorbant qui fait environ 3 mm de diamètre dans celle-ci. Lors des tests, les scientifiques affirment avoir obtenu des résultats encourageants. « Les résultats obtenus démontrent de manière exhaustive le potentiel important des billes fabriquées pour la capture de l’uranium à partir de l’eau de mer naturelle », soulignent-ils dans l’étude. Concrètement, l’équipe a constaté « une capacité d’absorption de 4,79 milligrammes d’uranium par gramme de billes à partir de 10 L d’eau de mer côtière pendant 15 jours ».

 

Processus de fabrication des billes absorbantes.
Processus de fabrication des billes absorbantes pour extraire l’uranium des mers. Crédit photo : Jiajia Yang, Ningbo Geng et al. / DICP

Mieux encore, lorsqu’ils ont été introduits dans de l’eau enrichie en uranium, les petits matériaux sphériques ont démontré une efficacité d’extraction comprise entre 95,9 et 99,5 % en seulement 10 jours. Plus d’infos : onlinelibrary.wiley.com. Que pensez-vous de ce procédé qui pourrait faciliter l’extraction de l’uranium dans les mers et les océans ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Source
onlinelibrary.wiley.com

Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans le journalisme en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

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