L’invention d’un système de dessalement solaire révolutionnaire, inspiré des arbres

Pour transformer l'eau de mer en eau douce, des chercheurs de l'Université de Waterloo ont développé un système de dessalement un peu particulier, alimenté par l'énergie solaire. Ils se sont inspirés de la façon dont les arbres transportent l'eau des racines aux feuilles…

La pénurie d’eau est l’un des défis majeurs auxquels bon nombre de pays font face au XXIe siècle. Selon l’ONU, elle touche actuellement près de 700 millions de personnes dans 43 pays et ce chiffre pourrait atteindre 1,8 milliard d’ici à 2025. Compte tenu de la croissance rapide de la population et de l’augmentation de la consommation mondiale d’eau. Ce qui souligne le besoin urgent de trouver des solutions efficaces, écologiques et durables. Récemment, des chercheurs de l’Université de Waterloo ont conçu un système de dessalement innovant, permettant de transformer l’eau de mer en eau douce. Celui-ci diffère des dispositifs de dessalement actuels qui pompent l’eau de mer à travers des membranes. Découverte !

Un système de dessalement inspiré du cycle naturel de l’eau

Selon les chercheurs, le processus utilisé dans les systèmes de dessalement actuels est particulièrement énergivore. En outre, le sel s’accumule souvent à la surface du dispositif, obstruant l’écoulement de l’eau et réduisant son efficacité. Ces systèmes ne peuvent pas fonctionner en continu et nécessitent généralement un entretien fréquent. Pour éviter ces désagréments, les doctorants se sont inspirés du cycle naturel de l’eau pour concevoir un appareil qui reproduit la façon dont les arbres transportent l’eau des racines aux feuilles. Pour empêcher l’accumulation de sel, ils ont exploité l’évaporation de l’eau. Ils ont indiqué que lorsque l’eau s’évapore, le sel restant se déplace vers la couche inférieure du système. « Notre inspiration vient de l’observation de la façon dont la nature se maintient et de la façon dont l’eau s’évapore et se condense dans l’environnement […]  Le système induit l’évaporation de l’eau, la transporte à la surface et la condense dans un cycle fermé, empêchant ainsi efficacement l’accumulation de sel », déclare le Dr Michael Tam, professeur au département de génie chimique de Waterloo.

Le condensateur du prototype avec et sans hydrofuge. Crédit photo : Wang, Y., Zhao, W., Lee, Y. et al
Le condensateur du prototype avec et sans hydrofuge. Crédit photo : Wang, Y., Zhao, W., Lee, Y. et al

Un appareil alimenté par l’énergie solaire

Autre avantage de ce système de dessalement, il est alimenté par l’énergie solaire et peut convertir environ 93 % de la lumière du soleil en énergie. Les doctorants de l’Université de Waterloo ont expliqué que cet appareil est fabriqué à l’aide de mousse de nickel recouverte d’un polymère conducteur et de particules de pollen thermosensibles. D’après eux, ce matériau absorbe la lumière du soleil (sur l’ensemble du spectre de rayonnement solaire) pour convertir l’énergie solaire en chaleur. Cette dernière chauffe les fines couches d’eau salée sur le polymère conducteur, qui s’évaporent par la suite et sont transportées vers le haut. Pour information, ce système de dessalement révolutionnaire peut produire à peu près 20 L d’eau douce par m² et par jour.

Construction d’un prototype et test à grande échelle prévus

Les chercheurs prévoient de construire un prototype pouvant être déployé en mer et de tester l’appareil à plus grande échelle. « Si le test s’avère concluant, la technologie peut fournir de l’eau douce de manière durable aux communautés côtières et faire progresser les objectifs de développement durable 3, 6, 10 et 12 des Nations Unies », souligne le Dr Michael Tam. À noter que les doctorants ont opté pour un système de dessalement portable, afin de pouvoir l’utiliser dans les régions éloignées où l’accès à l’eau douce est limité. L’étude est publiée sur le site Nature Communications, si vous souhaitez en savoir plus. Que pensez-vous de cette invention ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Source
nature.comun.org

Raharisoa Saholy Tiana

Je m’appelle Tiana et je suis journaliste professionnelle. J’ai une affinité particulière pour les sujets d’actualités et sur tout ce qui a trait à l’environnement, à l’innovation et au lifestyle. Depuis plusieurs années, j’ai couvert un large éventail de sujets liés entre autres aux questions environnementales et aux nouvelles technologies. Chez Neozone, j’interviens pour vous faire découvrir ces sujets fascinants, qui peuvent apporter de grands changements dans la société et qui méritent d’être mis en lumière. De nature curieuse et créative, j’ai toujours voulu devenir une journaliste web francophone. Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en droit privé à l'université d’Antananarivo, j’ai décidé de me former aux métiers de la rédaction. J’ai commencé dans une agence web locale, avant de me lancer dans le « freelancing ». Cela fait plus de 10 ans que j’évolue dans ce secteur, en collaborant notamment avec de nombreuses agences et sites internationaux. Cette citation de Léon Trotsky m’inspire et me motive au quotidien : « La persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé. »

6 commentaires

  1. Vu comme ca ce produit a l’air 100% écologique mais pourquoi ne pas mentionner son cote polluant ? Les systèmes de dessalement ont un impact environnemental aussi. Les rejets de saumure, s’ils ne sont pas contrôlés, impact negativement la vie sous marine et l’écosystème tout entier. Il faudrait se renseigner un peu plus avant de présenter cela comme quelque chose d’écologique.

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  2. Beaucoup de nos régions n’ont pas d’accès a l’eau potable mais a la mer. Ce serait une innovation genial pour ces régions reculées. Ils pourraient transformer l’eau de mer qu’ils ont en abondance en eau potable. Ce qui faciliterait largement leur quotidien. Certains doivent faire des kilomètres de marche avant de trouver un acces a l’eau potable.

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  3. Je doute que cela soit vraiment efficace. Apres avoir lu cet article je me suis renseigné un peu et apparemment ce prototype serait peu efficace. Le cour de l’investissement serait trop eleve pour la quantité d’eau potable que cet appareil peut produire. Et puis il ne convient pas a tous les climats. Il serait par exemple inefficace dans des climats froids.

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  4. Bonjour dans votre texte vous dites le système peut fournir 20 litres d’eau par M2 manque l’unité de temps . C’est fou que partout dans des documents officiels on ne sache pas ce qu’est une équation aux dimensions.c’est une très grosse lacune

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