L’invention d’une climatisation en bambou sans électricité, basée sur le principe du refroidissement adiabatique

Le bambou est une matière aux pouvoirs étonnants ! L'AREP l'utilise désormais pour fabriquer des tours, qui font office de climatiseurs naturels…

Le Sud-Ouest de la France connaît en ce mois d’octobre 2022, une nouvelle vague de chaleur et des températures supérieures de 10 °C environ aux normales saisonnières… Les touristes et habitants ressortent les t-shirts et profitent des terrasses ! Mais, ils sont aussi conscients que ces températures agréables ne sont pas normales et que c’est une très mauvaise nouvelle pour la planète. Le réchauffement climatique est là et ces températures estivales en automne en sont une nouvelle preuve… Pour tenter de favoriser le refroidissement urbain, l’entreprise AREP propose une tour de refroidissement en bambou comme alternative durable aux solutions modernes de climatisation. Un dispositif qui pourrait aider à vaincre les vagues de chaleurs futures, dans tous les pays du monde. Découverte.

Pourquoi ce système ?

Le cabinet multidisciplinaire français AREP a développé un prototype en bambou de faible technicité pour un système de refroidissement urbain alternatif que l’on appelle refroidissement adiabatique. Rappelons que le principe adiabatique en thermodynamique est une transformation effectuée sans effet thermique entre le processus et l’environnement, donc sans échange de chaleur. Au Vietnam, par exemple, de nombreuses villes sont touchées par des tempêtes, des typhons, des inondations, vagues de chaleur, etc. Les vagues de chaleur sont les plus cycliques parmi ces phénomènes et elles ne cessent de se reproduire et de s’amplifier.

Une tour de refroidissement en bambou
Une tour de refroidissement en bambou. Crédit photo : Arep

Une invention inspirée de l’artisanat…

Les inventeurs se sont inspirés des civilisations anciennes qui utilisaient des procédés similaires depuis des siècles. Ils ont en fait utilisé la fraîcheur naturelle de l’eau grâce au principe adiabatique. AREP explique : « Pour s’évaporer, l’eau a besoin d’énergie qui est « absorbée » par la chaleur de l’air ambiant, générant ainsi l’effet de refroidissement ». Le prototype inventé a été lauréat de la Biennale d’Architecture et d’Urbanisme de Séoul 2021 (SBAU2021), il est comparable à un plan d’eau dans un parc en été : plus on s’en approche, plus l’air semble frais.

Une alternative durable aux climatisations modernes
Une alternative durable aux climatisations modernes. Crédit photo : Arep

Pour parvenir à ce résultat, AREP a reproduit des techniques artisanales vietnamiennes, encore très présentes dans les villages qui travaille autour du bambou, de la soie ou de la poterie.  Ils sont parvenus à créer un dispositif de refroidissement de faible technicité utilisant le principe adiabatique associé au savoir-faire d’un artisan local qui travaille avec le bambou, une matière disponible à profusion dans ce pays d’Asie.

« Pendant des siècles, les civilisations anciennes ont rafraîchi leurs bâtiments en utilisant la fraîcheur naturelle de l’eau grâce au principe adiabatique. pour s’évaporer, l’eau a besoin d’énergie qui est « absorbée » par la chaleur de l’air ambiant, générant ainsi l’effet de refroidissement (…) nous avons développé notre propre modèle numérique paramétrique BIM pour étudier différentes formes et effets de refroidissement potentiels, et avec l’aide d’un artisan local en bambou, nous avons pu construire un prototype opérationnel à grande échelle. le jour du test, nous avons réussi à faire baisser la température de 6°C (de 30°C à 24°C) – prouvant ainsi la viabilité de la conception et faisant une énorme différence dans le confort extérieur car vous pouviez réellement sentir un air plus frais autour du dispositif ». AREP

Comment ça marche ?

La tour de refroidissement en bambou a la forme d’un hyperboloïde qui assure sa stabilité structurelle. Entre les pôles principaux, se trouve un support sur lequel l’eau s’écoule par gravité. Puis, au centre du système, on retrouve une soufflerie qui capte l’air chaud du haut et le pousse vers les niveaux inférieurs. En traversant l’eau à deux reprises, l’air se refroidit ainsi naturellement, c’est le principe adiabatique. L’AREP a testé son prototype dans la ville d’Hanoï, et le jour du test, ils sont parvenus à faire baisser la température de 6 °C (de 30 °C à 24 °C) autour de l’appareil. AREP ambitionne désormais de mettre cette solution en œuvre dans les pays où le climat est le plus sec, comme autour du bassin méditerranéen… Plus l’air est sec, et plus le système pourrait être efficace ! Plus d’informations : AREP

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

10 commentaires

  1. « pour s’évaporer, l’eau a besoin d’énergie qui est “absorbée” par la chaleur de l’air ambiant » : non, et c’est justement l’intérêt, l’énergie est absorbée DE la chaleur ambiante (« from »), ce qui fait que l’air ambiant se rafraîchit.

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  2. « AREP ambitionne désormais de mettre cette solution en œuvre dans les pays où le climat est le plus sec, comme autour du bassin méditerranéen… Plus l’air est sec, et plus le système pourrait être efficace ! »
    –>
    Le problème est le besoin en eau, non ?

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  3. Si chacun doit avoir une tour comme ca près de sa maison… on va doubler les surfaces necessaires voir plus… très pratique dans les bidonvilles… De plus ça consomme de l’eau … Pas mal dans les pays en pénurie…

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  4. Ça consomme un peu d’eau, soit d’après les diagrammes de l’air humide, 9g d’eau pour produire 3 W par kg d’air sec.
    Dans les contrées européenne, l’abaissement de la température peut atteindre 12*C Kelvin.
    De plus l’eau n’est pas détruite, simplement évaporée sous une forme pure.

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  5. Même si ça utilisait plus d’eau c’est super comme idée, j’imagine que l’on peut utiliser n’importe quelle eau, eau non potable, de pluie, de mer. J’aime beaucoup le projet…

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  6. Ça ressemble beaucoup aux tours de refroidissement des centrales nucléaires, non ?
    Ce qui est très sympa c’est l’utilisation de matériaux locaux et basiques et de « low technology »

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