Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 60 à 70 % des cas de démence dans le monde sont liés à la maladie d’Alzheimer. Cependant, jusqu’à présent, aucun traitement curatif n’est encore validé par la communauté scientifique. Néanmoins, cette année, quelques recherches ont montré des résultats positifs, mais les travaux se poursuivent encore pour améliorer les solutions trouvées. Certains scientifiques se penchent, en revanche, sur la recherche des méthodes de diagnostic précoce permettant d’intervenir plus efficacement dans la progression de la maladie. C’est notamment le cas de l’étude réalisée par des physiciens de l’Université nationale australienne (ANU). Cette équipe a annoncé avoir découvert un moyen de détecter les marqueurs protéiques de cette affection dans le sang, et ce, 20 ans avant l’apparition des symptômes. Décryptage.
Quel est l’intérêt de cette nouvelle méthode de test précoce ?
D’après le professeur Patrick Kluth, un des auteurs de cette étude, la méthode de diagnostic actuelle présente une limitation remarquable. Elle n’intervient qu’à un stade avancé de la maladie d’Alzheimer. Elle vise à découvrir des preuves de détérioration mentale, ce qui signifie que de graves dommages touchent déjà le cerveau du patient. Et même s’il existe une technique de détection précoce, elle nécessite des interventions médicales invasives et coûteuses comme la ponction lombaire.
Mais la donne pourrait désormais changer, vu les résultats prometteurs de la recherche menée par cette équipe de physiciens de l’ANU. Ces scientifiques ont, en effet, mis au point un procédé reposant sur un simple test sanguin afin de repérer les éventuels signes révélateurs d’une neurodégénérescence précoce. Lorsqu’une personne connaît à l’avance son niveau de risque, elle peut améliorer son mode de vie et adapter des traitements aidant à ralentir la progression de la maladie, explique le physicien Shankar Dutt.
Comment est créée cette approche de diagnostic ?
Ces chercheurs ont associé la nanotechnologie, la biologie moléculaire et l’intelligence artificielle lors du développement de cette nouvelle méthode de détection précoce d’une maladie neurodégénérative. Ils ont conçu une puce de silicium très fine et recouverte de nanopores à l’état solide. Pour réaliser le test, ils ont mis une petite quantité de sang sur cette puce. Des mélanges complexes de protéines ont été séparés du sang grâce à un processus de translocation à travers les nanopores. Ensuite, la puce a été placée dans un dispositif comportant un algorithme d’IA servant à repérer les marqueurs protéiques associés à la maladie d’Alzheimer précoce.
Les scientifiques ont classé les signatures protéiques en plusieurs groupes en fonction de leurs attributs. Ils ont remarqué que l’algorithme affichait un niveau élevé de précision lors de la recherche des combinaisons de quatre protéines qu’il a apprises. L’équipe a indiqué que les protéines ont des schémas génétiques différents et individualisés. Par conséquent, si l’on a la technologie adaptée, il est possible de les utiliser dans le diagnostic d’autres pathologies. En effet, l’algorithme peut être entraîné pour détecter les signes révélateurs d’autres maladies telles que la maladie de Parkinson, la sclérose latérale amyotrophiques ou la sclérose en plaques.
Son application pratique
Ce groupe de recherche australien espère que cette nouvelle technique de détection de la maladie d’Alzheimer précoce sera déployée dans les cinq prochaines années. Il est à noter que les médecins généralistes et d’autres professionnels de santé pourront pratiquer ce test sanguin. Il ne sera pas nécessaire de faire une visite à l’hôpital. Ce qui permet aux personnes vivant dans des zones rurales reculées d’accéder à ce diagnostic. Plus d’informations : ANU Reporter.
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