Jusque-là plus ou moins épargnée par le frelon asiatique, la Suisse devient aussi un lieu de villégiature pour ses redoutables prédateurs d’abeilles. Alors que le pays ne connaissait le frelon asiatique que par les médias, il commence désormais à s’installer en Suisse. Réchauffement climatique ou adaptation de l’insecte à des climats plus frais, on ignore encore la raison, mais les pompiers helvètes ont déjà du faire face à l’enlèvement de deux nids dans la ville même de Genève. Deux nids de 3 000 individus environ, que les autorités suisses entendent bien ne pas laisser se développer. Nous savons dorénavant que nous ne pourrons plus l’éradiquer, mais seulement l’empêcher de se développer en masse. Les chercheurs suisses sont dans les starting-blocks pour fabriquer de nouveaux pièges à frelon asiatique, et l’on vous présente leur première invention.
Des Suisses démunis face au frelon asiatique.
En France, où il est arrivé en 2004, nous savons à présent le reconnaître, et les pièges sont nombreux à avoir vu le jour depuis près de 20 ans. Chaque piège fonctionne peut-être différemment, mais tous visent à détruire les nids, source de naissance de monstrueuses colonies de frelons asiatiques. Dans la petite commune de Pregny-Chambésy, les habitants ont observé des ruches attaquées, mais ont également été eux-mêmes victimes d’attaques de frelons asiatiques. Ils ont alors prévenu les pompiers* pour venir à bout du nid d’envahisseurs. Une chasse artisanale s’est ensuite organisée, cependant, elle fut relativement peu efficace. *En France, les pompiers ne se déplacent pas pour les nids de frelons asiatiques ou guêpes, il faut faire appel à des sociétés spécialisées.
Quel est ce piège « suisse » ?
Après la chasse artisanale peu fructueuse, les spécialistes ont choisi de faire confiance à la haute technologie et d’utiliser de minuscules radio-émetteurs, à poser directement sur les frelons asiatiques pour les traquer jusqu’au nid. Pour installer les traceurs sur l’animal, les spécialistes les capturent puis les endorment avec de la glace pillée pendant sept minutes. Ensuite, ils ont une minute tout au plus pour attacher le traceur autour de l’abdomen du frelon, avec un simple fil à coudre, avant le réveil de l’animal. Pour le moment, l’émetteur pèse 250 milligrammes soit presque le même poids que l’insecte qu’ils doivent aider à prendre son envol. Mais cela fonctionne, les frelons retournent au nid, et les humains peuvent désormais savoir où ils vivent !
La suite se passe dans le nid.
Les pompiers suisses et notamment le sergent-chef Philippe Griess, qui a été spécialement formé à la destruction des nids, interviennent sur les nids de frelons asiatiques au moyen d’une longue perche de dix-huit mètres de long, explique le site 20min.ch. À l’extrémité haute de la perche se trouve une espèce de harpon percé, qui va perforer le nid. À l’extrémité basse, une gâchette qui va envoyer du dioxyde de soufre à l’intérieur du nid, pour exterminer les ennemis !
Les pompiers interviennent à la tombée de la nuit pour maximiser leurs chances d’en tuer le plus possible, vêtus de combinaisons intégrales évidemment. Ils ne leur restent plus qu’à décrocher le nid, puis le détruire par le feu. Quant aux frelons morts, de nombreux spécimens sont récupérés par des botanistes suisses, qui vont les étudier afin de commencer à développer de nouveaux pièges à frelon asiatique. Les autorités suisses regardent beaucoup vers la France, qui connaît le frelon asiatique depuis près de 20 ans, et où il existe de nombreux pièges pour protéger les ruches des frelons asiatiques.
Bonjour,
Belle initiative !
Le problème de confier, comme en France, la destruction des frelons asiatiques à des sociétés privées, et à seulement elles, c’est qu’ainsi on ne les eradiquera jamais.
Les sociétés privées n’ayant absolument aucun intérêt à l’eradication de ce frelon qui les fait vivre…
Elles viennent juste eliminer les nids chez ceux qui ont les moyens de payer pour cela.
Personne ne va chercher plus loin, par exemple en recherchant et detruisant les reines l’hiver quand elles sont les plus fragiles.
Aucune politique publique d’eradication, juste des jeremiades, et les ruches et des personnes sont atteintes chaque année.