L’invention d’une technologie qui transforme n’importe quelle éponge en filtre à métaux lourds

Des chercheurs de la Northwestern University de l’Illinois ont développé une technique peu coûteuse pour éliminer les ions de plomb de l’eau. Une invention qui pourrait faciliter l’accès à l’eau potable dans les quatre coins du monde.

Le problème d’accès à l’eau potable est un phénomène qui frappe encore de nombreux pays dans le monde. En 2020, près d’un quart de la population mondiale ne disposait pas d’un accès sécurisé à de l’eau potable à domicile. Dans la même année, près de la moitié de la population mondiale ne bénéficiait pas non plus de services d’assainissement gérés de manière sûre, alerte l’UNICEF. Face à cette réalité, les scientifiques tentent par tous les moyens de mettre au point des procédés, moins complexes et peu coûteux, susceptibles d’approvisionner en eau, sans mettre en danger notre santé. Il existe actuellement une multitude de techniques permettant d’atteindre un tel résultat, que cette eau soit destinée à une consommation domestique ou industrielle. Cependant, l’approche adoptée par les scientifiques de la Northwestern University nous impressionne par son originalité et sa simplicité.

Une expérience prometteuse

Concrètement, les chercheurs se sont penchés sur une éponge qui peut éliminer les métaux lourds toxiques de l’eau. Avant d’aller plus loin, il convient de noter qu’ils ont publié un article décrivant leur invention dans la revue ACS ES&T Water. Selon les explications, pour l’heure, la recherche est au stade expérimental, mais les résultats obtenus sont si prometteurs que la découverte pourrait bientôt profiter à tout le monde. La présence de particules de métaux polluants tels que le plomb et le cobalt dans notre approvisionnement en eau constitue effectivement une préoccupation environnementale majeure.

Le professeur Vinayak Dravid et son étudiant examinent un échantillon de l'éponge recouverte de nanoparticules.
Le professeur Vinayak Dravid et son étudiant examinent un échantillon de l’éponge recouverte de nanoparticules. Crédit photo : Northwestern University

Des nanoparticules de goethite dopées au manganèse

Comme l’affirme notre source, la technologie s’appuie sur deux études antérieures visant à développer des éponges hautement poreuses destinées à l’assainissement de l’environnement. Les ingénieurs ont placé une éponge de cellulose conventionnelle dans une solution contenant des nanoparticules de goethite dopées au manganèse. Il faut savoir que ces dernières n’ont pas été choisies par hasard. En plus d’être peu coûteuses, elles ne présentent aucun danger pour les humains. D’ailleurs, l’éponge de cellulose elle-même est un élément facile à se procurer, dans la mesure où il est disponible dans le commerce.

Une efficacité impressionnante

En retirant l’éponge de la solution à base de nanoparticules de goethite, les chercheurs ont créé une éponge avec des revêtements spéciaux. Ils l’ont ensuite immergé dans un échantillon hautement contaminé d’eau du robinet, contenant notamment des ions de plomb. Il s’avère que, finalement, ces derniers ont été retirés de l’eau, la rendant potable. Ensuite, les ingénieurs ont rincé l’éponge avec de l’eau légèrement acidifiée. Cette opération avait pour but de libérer les ions de plomb et de permettre à l’éponge d’être prête pour une nouvelle utilisation.

Les scientifiques ont également pu éliminer le cobalt présent dans l'eau en utilisant un autre type de nanoparticule.
Les scientifiques ont également pu éliminer le cobalt présent dans l’eau en utilisant un autre type de nanoparticule. Crédit photo : Northwestern University

Certes, les performances d’élimination des métaux lourds ont baissé d’environ 10 %, mais le dispositif pouvait être réutilisé sans trop de souci. À noter que l’équipe est ouverte à toute collaboration. Elle a d’ailleurs créé la plateforme Nanomaterial Sponge Coatings for Heavy Metals (Nano-SCHeMe) pour inciter d’autres groupes à poursuivre la recherche dans ce domaine. Et cela, dans le but de cibler d’autres types de métaux lourds dangereux pour la santé et l’environnement. Plus d’informations : news.northwestern.edu

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Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans le journalisme en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

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