Le concept de refroidissement adiabatique ou par évaporation existe depuis longtemps. Il serait hérité de l’Égypte antique et de la Perse antique. À cette époque, le système constituait un élément architectural à part entière dans les habitations. Aujourd’hui, des fabricants d’appareils de climatisation se servent toujours de cette technique et y apportent même de grandes améliorations. Certains d’entre eux proposent des modèles avancés, conçus pour des immeubles de bureaux, des locaux commerciaux, des salles de sport, des datacenters, etc. Avec leur vision pour un avenir durable, des innovateurs s’inspirent aussi de ce concept, en vue de développer un climatiseur écologique et low-tech. Nous vous proposons de mieux connaître cette technologie exceptionnelle dans cette rubrique.
La climatisation par évaporation : en quoi consiste-t-elle ?
Lorsque de l’air chaud et sec se met au contact avec un nuage humide, sa température chute de plusieurs degrés. Cette baisse de température de l’air résulte de l’évaporation de l’eau. Ce phénomène naturel est imité par les systèmes de refroidissement adiabatiques ou bioclimatiques. En effet, un flux d’air chaud traverse une surface humide, entraînant l’évaporation de l’eau et la diminution de la température de l’air diffusé dans une pièce. C’est l’énergie thermique produite par l’air chaud qui permet à l’eau de passer de l’état liquide à l’état gazeux. Il convient de noter que certains facteurs peuvent influencer l’efficacité d’un refroidisseur bioclimatique. Ce sont notamment la température de l’air ambiant, l’hygrométrie extérieure, le débit de l’air et la taille de la surface humide.
Un prototype de climatiseur adiabatique en argile
Clément Gaillard, auto-entrepreneur et innovateur, a développé un dispositif de climatisation par évaporation (zéro émission). Ce système low-tech est composé d’une mitre de cheminée percée dans laquelle sont placées des billes d’argile humidifiées. Il comprend aussi deux ventilateurs d’ordinateur de 12 V, installés sous un capot amovible. Selon le concepteur, l’air chaud de la pièce est aspiré par le bas de la mitre. Il passe ensuite par les billes d’argile humides. Une fois refroidi, l’air est diffusé par le haut. Sur son site web, Gaillard a précisé que ce dispositif nécessite encore quelques améliorations pour limiter les pertes de charge et augmenter le niveau de rafraîchissement obtenu ; « c’est un prototype qui est très loin d’être parfaitement fonctionnel, il y a trop de pertes de charges à cause de la dimension des billes d’argile », nous explique l’inventeur. Il a également expliqué qu’une humidité de l’air trop importante peut réduire les performances des climatiseurs adiabatiques. En revanche, pendant les périodes chaudes et sèches, il serait possible de faire baisser d’approximativement 2 à 4 °C la température ambiante.
Les refroidisseurs d’air bioclimatiques modernes présents sur le marché
Dans le commerce, les particuliers peuvent trouver des rafraîchisseurs adiabatiques mobiles. En général, ils sont capables de réduire de 3 à 4 °C la température de l’air dans une pièce de 15 m². Les meilleurs modèles seraient ceux qui possèdent au moins trois vitesses de ventilation et une contenance d’eau minimale de 5 l. Aujourd’hui, il existe aussi des refroidisseurs bioclimatiques plus performants dédiés aux entreprises. Ils reposent sur le principe de refroidissement par évaporation direct ou indirect (avec une ventilation double-flux). En somme, tous ces modèles pour les particuliers et les professionnels présentent des avantages non négligeables. Ils sont nettement moins énergivores et moins polluants que les climatiseurs conventionnels. Bien qu’ils soient encore moins sollicités et peu connus, ils constituent une solution de rafraîchissement durable qui pourrait aider à inverser le changement climatique. Plus d’informations : Clementgaillard.com / freio.fr