La Commission européenne prend très au sérieux la lutte contre le changement climatique; Bruxelles a lancé le mois dernier un fonds d’un milliard d’euros pour financer le développement de technologies à fort potentiel de réduction des émissions de carbone.
Elle s’est fixée pour objectif de réduire considérablement ses émissions de dioxyde de carbone d’ici à 2050. De loin, la Commission envisage un taux proche de zéro. Elle vient alors d’accorder une enveloppe de 118,6 millions d’euros, dont une partie a été attribuée à Maxeon Solar Technologies.
Une unité de production en France
Basée à Singapour, Maxeon Solar Technologies est spécialisée dans la fabrication de panneaux photovoltaïques adhésifs. Elle prévoit d’implanter une partie de sa production dans la commune rurale de Porcelette, dans le nord-est de la France.
Les panneaux solaires adhésifs ont une structure différente des panneaux photovoltaïques traditionnels: ils sont nettement plus légers, ce qui les rend plus faciles à installer. D’autre part, les unités photovoltaïques de Maxeon sont conçues pour les toits qui ne peuvent pas accueillir des modules conventionnels.
Elles ne pèsent que 6 kg/m² et ont un rendement de conversion de 20,9 %. Le fabricant asiatique promet des premières livraisons au premier trimestre 2022. La société prévoit également d’installer 1,4 GW de ses modules au cours de la prochaine décennie, note la Commission européenne dans son rapport.
Une implication de TotalEnergies dans le choix de l’implantation ?
Le choix de Maxeon de s’installer en France ne semble pas être le fruit du hasard. L’actionnaire majoritaire de la société est le groupe américain SunPower. Ce dernier est connu pour avoir installé en Espagne une vaste infrastructure photovoltaïque d’une capacité de plus de 61 MW.
Il est à noter que l’entreprise basée à San Jose, en Californie, est contrôlée par le géant français de l’énergie TotalEnergies, explique le site Fredzone. Ce détail a donc pu influencer le choix de la région Grand Est comme site de production.
Le montant exact de la subvention accordée à Maxeon devrait être déterminé au cours du dernier trimestre de cette année. Le fonds d’innovation effectuera également ses premiers paiements au cours de cette période. Une grande partie du financement proviendra des revenus générés par le système communautaire d’échange de quotas d’émission. Précisons que ce mécanisme de droits d’émissions de CO2 permet de vendre ou d’acheter des quotas d’émission.
Une trentaine de bénéficiaires
Maxeon Solar Technologies est l’une des 32 entreprises bénéficiaires de cette première tranche qui s’élève à 118,6 millions d’euros. Parmi les autres projets ayant obtenu une subvention, il y a celui des sociétés énergétiques espagnoles Repsol et Enagas.
Celles-ci ont développé une technologie qui permet d’utiliser directement des cellules photoélectrochimiques pour électrolyser l’hydrogène à partir de l’eau – cela sans apport d’énergie externe. Le sidérurgiste luxembourgeois ArcelorMittal fait également partie de la liste; il travaille sur un toit photovoltaïque révolutionnaire.