Une machine à brûler les déchets, qui réduit les émissions de carbone et améliore la qualité de l’air… C’est ainsi que se définit cette innovation de l’University of British Columbia (UBC), qui vient de recevoir le prix de l’invention de près de 2 millions de dollars de la Royal Society d’Elon Musk. Cette invention, portée par un étudiant post doctorant en génie chimique et biologique, a désormais la reconnaissance de Musk, l’un des milliardaires les plus influents du monde !
Ce n’est pas le premier prix que reçoivent Kevin Kung, co-fondateur, président et directeur technique de la start-up Takachar, et son partenaire Vidyut Mohan (co-fondateur et PDG). Ils ont déjà gagné un Earthshot Prize dans la catégorie Clean Air, d’un million de livres sterling, ainsi qu’un autre de 250 000 $ US, de la XPrize and Musk Foundation fondée par Elon Musk. Présentation de cette toute nouvelle invention.
Qu’est-ce que le MiniTorr ?
Il s’agit d’une machine portable à un prix très accessible, qui utilise le procédé de torréfaction pour transformer les résidus de récolte en bioproduits. Ces produits issus de la transformation peuvent servir de biocarburants ou d’engrais. Dans certaines régions du monde, les résidus de culture sont brûlés sur place, provoquant une pollution atmosphérique que MiniTorr propose donc de réduire.
L’acheminement ces résidus coûte souvent trop cher aux agriculteurs, et cette machine permettrait donc de venir directement à la source des déchets. Elle tient dans une camionnette et peut sillonner les champs pour transformer ce qui est habituellement brûlé à l’air libre(et éviter par la même occasion des incendies dévastateurs que provoquent ces feux sauvages).
Comment ça marche ?
Rappelons que le procédé de torréfaction est l’action d’exposer un aliment à un feu direct, ce qui permet de calciner le produit tout en préservant ses arômes, comme pour le café par exemple. Pour autant, transposer le procédé aux déchets n’a pas pour objectif d’en conserver les parfums, mais plutôt de les filtrer et de les empêcher de se diffuser dans l’atmosphère.
De plus, cette machine portable permettrait un meilleur rendement aux agriculteurs: le fait de transformer leurs déchets en engrais réduiraient également les coûts d’engrais importés. Sans compter que les cultures seraient fertilisées avec des biodéchets produits et transformés localement.
Une économie circulaire à développer
Actuellement, trois machines MiniTorr sont déjà en service: une en Inde et deux autres en Californie. Avec les prix gagnés lors des différents concours, les deux co-fondateurs aimeraient développer leur concept pour tenter de convertir un maximum d’agriculteurs au recyclage de leurs déchets.
L’utilisation de cette innovation pour transformer les déchets locaux en engrais permettrait aux agriculteurs d’investir dans d’autres postes, et donc, de leur assurer un meilleur rendement, tout en réduisant la pollution et les émissions de carbone.
Les deux fondateurs se sont inspiré de leurs histoires personnelles pour créer cette machine innovante. Kung est né à Taïwan et il a vécu près des rizières où les agriculteurs brûlaient leurs déchets à même le sol; il se souvient de l’odeur âcre et de l’irrespirabilité de l’air dans ces moments-là. Et c’est pour que les générations futures n’aient pas à subir ce genre de pollution qu’il veut que sa MiniTorr envahisse le monde !