Décidément, il n’existe actuellement aucune technologie qui pourrait empêcher un astéroïde massif de frapper notre planète. La menace est pourtant bien réelle compte tenu du nombre indéterminé des roches potentiellement dangereuses voyageant dans le système solaire.
Il suffit de penser à ce qui est arrivé aux dinosaures pour imaginer à quel point l’impact d’un tel objet peut être dévastateur. Comme nous l’apprend Business Insider, la NASA a organisé un exercice d’une semaine qui a vu la participation des agences spatiales du monde entier pour évaluer notre capacité à faire face à un danger imminent.
Un astéroïde suffisamment grand pour causer d’importants dégâts
Pour ce faire, l’agence spatiale américaine a mené une simulation impliquant un astéroïde imaginaire baptisé 2021PDC qui était en train de se diriger vers notre planète. Celui-ci avait une taille comprise entre 34 mètres et 800 mètres.
Située à 35 millions de kilomètres de la Terre au moment de sa découverte, la roche spatiale donnait aux participants une marge de manœuvre de seulement six mois pour tenter de la dévier ou la faire exploser afin d’éviter un évènement apocalyptique. Au cours du rassemblement, les agences ont coopéré et fait appel à leurs connaissances techniques pour déterminer la meilleure façon de s’en débarrasser.
Des tentatives vouées à l’échec
Malheureusement, les experts ont échoué. L’exercice qui a été mené dans le cadre d’une conférence de défense planétaire organisée par les Nations Unies s’est donc terminé par un impact détruisant une bonne partie de l’Europe. Les ondes de choc se sont même propagées jusqu’en Afrique du Nord, ravageant tout sur leur passage.
D’après les participants, le délai relativement court entre la découverte de l’astéroïde et l’impact figure parmi les raisons qui n’ont pas permis d’éviter le drame. Cette simulation démontre en tout cas que les gouvernements ne sont pas encore prêts à gérer un tel scénario si quelque chose de similaire se produisait dans le monde réel.
« Si nous étions confrontés au scénario hypothétique de 2021PDC dans la vie réelle, nous ne serions pas en mesure de lancer un vaisseau spatial dans un délai aussi court avec les capacités actuelles », ont fait savoir les astronomes dans un communiqué.
De son côté Lindley Johnson, responsable de la division défense planétaire de la NASA, a souligné que ce type d’entrainement aide la communauté de la défense planétaire à communiquer entre elles et avec les gouvernements. Il permettrait aussi de révéler qui sont les « acteurs clés en cas de catastrophe, et qui doit savoir quelles informations et à quel moment. »
Une réalité beaucoup plus complexe
Il est vrai que dans la réalité, les astronomes pourraient détecter un astéroïde de la taille de 2021PDC bien plus tôt que six mois, mais les infrastructures de repérage existantes à ce jour ont leurs limites. Par exemple, en 2013, une météorite d’environ 19 mètres de diamètre s’est explosée au-dessus de Tcheliabinsk, en Russie, blessant plus de 1000 personnes. Aucun télescope n’avait permis d’anticiper l’évènement.
Plus récemment encore, en 2019, un astéroïde de 130 mètres est passé à moins de 75 000 kilomètres de la Terre, sans que la NASA ait eu le temps de lancer une alerte. Réagissant par rapport à cet échec, le patron de SpaceX, Elon Musk, a déclaré sur Twitter que le manque de solution était « l’une des nombreuses raisons pour lesquelles nous avons besoin de fusées plus grandes et plus avancées. »
À noter que les scientifiques envisagent plusieurs options pour prévenir un impact avec notre planète en cas de réel danger. Parmi elles figure une idée qui consiste à faire exploser une charge nucléaire près de l’astéroïde pour tenter de dévier sa trajectoire ou encore à tirer des faisceaux laser pour le désintégrer dans l’espace.
Une autre possibilité est d’envoyer un vaisseau spatial pour percuter l’objet afin de le freiner et déstabiliser son orbite. Il est à noter qu’aucune de ces solutions n’est jusqu’ici prête à être mise en œuvre. La NASA envisage cependant de tester le troisième scénario à l’automne 2022. Un engin spatial viendra à cet effet percuter l’astéroïde Dimorphos, lequel, soulignons-le, ne représente aucune menace pour la Terre.