NeoCem : un ciment à base d’argile calcinée beaucoup moins polluant, inspiré des Romains

Inspiré des techniques romaines, NeoCem transforme les déblais du Grand Paris en ciment bas-carbone. Écologique, local, et prometteur.

Je ne sais pas vous, mais, personnellement, quand j’entends parler de liant bas-carbone qui pourrait remplacer le ciment, je tends l’oreille. Est-il besoin de vous rappeler que l’industrie du ciment est responsable de plus de 7 % des émissions mondiales – soit quelque 2,5 milliards de tonnes selon Ecocem ?  À Saint-Maximin, dans l’Oise, l’entreprise NeoCem vient d’inaugurer son premier site industriel de flash-calcination d’argile. Le concept ? Reprendre une technique que les Romains utilisaient déjà, mais en version 2025. Résultat : un ciment plus écologique, fabriqué à partir d’argile de récupération issue… des déblais du Grand Paris Express. Comme quoi, les gravats d’aujourd’hui peuvent devenir les fondations de demain. Présentation de ce concept très innovant et, je l’espère, prometteur.

Une idée simple, un procédé intelligent

Derrière NeoCem, on trouve les fondateurs de Neo-Eco, un groupe spécialisé dans l’économie circulaire. Leur credo : donner une seconde vie à des matériaux destinés à l’oubli. Ainsi, l’argile récupérée des chantiers du Grand Paris, ils ont décidé de ne pas la laisser filer. Grâce à un procédé de flash-calcination, l’argile est transformée en un liant prêt à remplacer une partie du ciment traditionnel. On parle ici de 100 000 tonnes par an, avec un objectif de 200 000 tonnes à court terme. Ainsi, contrairement aux extractions classiques, aucune nouvelle carrière n’est creusée : tout vient des déblais existants. Résultat ? Moins d’impact environnemental, et une valorisation concrète d’un matériau souvent considéré comme un simple rebut.

NeoCem  donne une seconde vie à des matériaux de récupération.
NeoCem donne une seconde vie à des matériaux de récupération. Crédit photo : NeoCem (capture d’écran vidéo)

Un ciment plus vert, sans sacrifier l’efficacité

La force de NeoCem, c’est de conjuguer écologie et performance. Le liant obtenu permet de produire des ciments LC3, avec une composition équilibrée : un tiers de clinkers (le plus décarboné possible), un tiers de filler calcaire, un tiers d’argile calcinée. Ce type de mélange réduit l’impact environnemental du béton, tout en restant conforme aux nouvelles normes en vigueur. Et, comme la demande nationale en ciment atteint 18 millions de tonnes par an, les marges de progression sont énormes. Sans oublier que l’ensemble du procédé est breveté, optimisé pour consommer moins d’énergie. Bref, on reste dans l’efficacité… sans exploser le bilan carbone. Ainsi, ce n’est pas un effet d’annonce : la technologie développée a nécessité quatre années de R&D rigoureuse, avec des partenaires comme l’Ademe et Mines-Télécom Nord-Europe.

Un modèle local et duplicable

Le site de Saint-Maximin est seulement le début. NeoCem prévoit de dupliquer ce modèle industriel dans d’autres régions françaises, en s’implantant près des ressources disponibles. En effet, de l’argile « usagée », il y en a un peu partout. L’objectif ? Créer une filière nationale, relocaliser la production, et montrer qu’on peut faire du béton autrement. Avec déjà une joint-venture en vue, et des partenariats solides comme les Carrières du Boulonnais, la dynamique est bien lancée. Et, tout ça, sans renier le bon sens des Romains : réutiliser ce qu’on a, au lieu de toujours produire du neuf.

NeoCem a déjà livré 22 millions de tonnes de ciment à faible teneur en carbone.
NeoCem a déjà livré 22 millions de tonnes de ciment à faible teneur en carbone. Crédit photo : NeoCem (capture d’écran vidéo)

Produire mieux, localement, sans sacrifier l’efficacité ni l’économie, c’est le pari de NeoCem. Pour une fois, il semble bien parti pour être tenu. Plus d’informations : ecocemglobal.com. Et vous, seriez-vous prêts à construire ou rénover avec un liant bas-carbone, fabriqué à partir de déblais recyclés et d’argile flash-calcinée, comme chez NeoCem ? Ce sujet vous intéresse ? N’hésitez pas à nous donner votre avis, ou à partager avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

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