Il y a cinq ans, quand le milliardaire Elon Musk avait annoncé son ambition de connecter cerveaux humains et ordinateurs, nombreux sont ceux qui ont été sceptiques. Oui, mais aujourd’hui, il semblerait que Neuralink ait bien avancé dans ses travaux, comme en témoignent les derniers résultats partagés par la société à propos de sa puce cérébrale.
Il y a quelques jours, Neuralink et Elon Musk ont en effet beaucoup fait parler d’eux en dévoilant la vidéo d’un singe en train de jouer à des jeux vidéo… par la pensée ! Est-ce le début d’une véritable révolution neurotechnologique dans le monde de la médecine, des armements et autres ? Peut-être bien que oui ! Mais pour certains, il ne s’agit pas forcément d’une bonne nouvelle…
Un problème de confidentialité avec les pensées ?
Susan Schneider, psychologue cognitive, mais aussi directrice du Center for the Future Mind de l’Université Florida Atlantic, ne porte pas vraiment dans son cœur l’idée de fusionner l’esprit humain avec l’intelligence artificielle. Elle est même allée jusqu’à pointer du doigt les dangers que pourrait représenter la technologie pour la « sécurité » de nos pensées.
« Alors que je suis enthousiasmé par les applications thérapeutiques des puces cérébrales pour les personnes ayant des problèmes de mouvement et de mémoire, je m’inquiète de l’utilisation généralisée des puces cérébrales à l’avenir », a-t-elle en déclaré sans détours dans un échange avec le site Observer. « Sans réglementation appropriée, vos pensées les plus intimes et vos données biométriques pourraient être vendues au plus offrant. »
Il faudra instaurer des règles juridiques bien claires
Pour Susan Schneider, il est important de commencer par mettre en place des règlements juridiques parfaitement clairs en ce qui concerne la collecte et le partage de données cognitives dans le cadre d’une expérience ou d’un traitement médical, dont bien évidemment les pensées.
Il faut en effet savoir que contrairement aux données neurologiques qui sont protégées par des réglementations telles que HIPAA, la loi reste encore flou concernant les données cognitives collectées via un implant neuronal grand public, comme ce que Neuralink compte proposer. Pour vous donner une idée de ce que ça pourrait donner, c’est un peu comme si Facebook monétisait vos données personnelles !
Comme quoi, il y a encore du travail à faire avant que les humains ne puissent directement connecter leurs cerveaux avec l’intelligence artificielle ! Les chercheurs s’enthousiasment déjà du potentiel thérapeutique d’une telle technologie. Même Susan Schneider y croit ! Affaire à suivre donc.