Devant la pénurie de sable qui menace le secteur de la construction, on peut légitimement se demander pourquoi ne pas puiser dans les immenses réserves du Sahara ? Les réserves de sable d’exploitation s’épuisent et pourtant il est le matériau le plus utilisé en matière de construction…
Infrastructures, routes ou béton, ce sont 15 milliards de tonnes de sable qui sont extraites chaque année dans le monde… Si, piocher le sable dans le désert semble facile, ce sable issu du désert n’est pas exploitable… Et c’est peut-être mieux ainsi, les déserts du monde seraient vite envahis de pelleteuses et autres camions bennes… Probablement au détriment de l’environnement !
Le sable est, après l’eau le matériau indispensable à toute construction. Une maison classique demande 200 tonnes de sable pour sa réalisation. Mais le sable utilisé doit avoir des caractéristiques précises que ne possède pas le sable désertique. Écologiquement, l’exploitation du sable pourrait devenir un désastre avec les besoins qui grandissent. Les industriels exploitent les carrières bien sûr, mais également les rivières ou les fonds marins pour récupérer ce précieux « or blanc » !
La Sahara couvre 9.1 millions de km² de sable immaculé ! Oui mais voilà ce sable est inexploitable par les industriels. Les grains de sable désertiques sont battus par les vents qui les sculptent. Finalement, ces grains de sable sont trop fins et trop lisses pour être utilisés.
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Le sable du Sahara bien trop fin pour la construction
Le sable utilisé dans le bâtiment doit être suffisamment épais pour limiter l’utilisation de l’eau. En effet, plus le sable est fin, plus l’ajout d’eau est important. Trop d’eau dans le béton augmentera sa friabilité et la solidité de la structure finale. Pour avoir un ordre d’idée, le sable du désert possède une granulométrie de 1.2 contre 2.8 pour du sable alluvionnaire. Le sable de construction est composé de granulats de différentes tailles et consistances qui permettra l’agglomération des grains.
L’exploitation des carrières ou des fonds marins pour en extraire du sable n’est peut-être pas la meilleure des solutions. Mais, au moins, l’étonnant milieu naturel qu’est le Sahara peut continuer de « vivre en paix » !