Les panneaux solaires que l’on utilise actuellement doivent être posés sur un bâtiment ou au sol, à l’horizontale, pour fonctionner. Le positionnement de ces dispositifs photovoltaïques peut être un vrai problème lorsque l’espace manque. De plus, ces installations empiètent généralement sur des zones agricoles ou constructibles, ce qui empêche parfois leur développement. Dans l’optique de produire efficacement de l’électricité décarbonée, le CNR (Compagnie Nationale du Rhône) teste actuellement une autre manière de disposer les panneaux solaires. Un prototype de centrale solaire à panneaux bifaciaux verticaux vient d’être lancé et elle pourrait être une solution d’avenir dans la production de l’énergie propre. Découverte.
Pourquoi le solaire n’est pas plus présent en France ?
Comme nous vous l’avons expliqué, installer des panneaux solaires classiques nécessite de « condamner » des terrains qui pourraient avoir d’autres vocations. Les maires voient leurs possibilités de construction limitées dans les panneaux solaires, soit une réduction de revenus. Tandis que chez les agriculteurs, l’espace occupé par ces installations menace leurs surfaces exploitables. Même si les terrains sont rachetés aux propriétaires, la perte de revenus que cela engendre pourrait représenter un vrai frein au développement de centrales solaires. Par conséquent, les panneaux solaires verticaux pourraient permettre d’agrandir le parc photovoltaïque français, sans pour autant « léser » les propriétaires des terres.
Les digues, des espaces partagés parfaits pour l’expérience
La Compagnie Nationale du Rhône gère plus de 400 km de digues le long du fleuve. Et il se trouve que ces digues protègent les habitants de la montée éventuelle des eaux, sans avoir d’autres utilités. En installant des panneaux solaires bifaciaux verticaux sur ces digues, la CNR entend prouver que l’on peut développer le photovoltaïque de manière efficace sur des espaces partagés. Cela n’engendrerait plus de choix cornélien pour ceux qui doivent se « délester » d’un terrain parfois immense. À Sablons (Isère), deux rangées de panneaux verticaux ont été installées sur une distance de 350 m pour la phase test de ce projet. D’une hauteur de 3 m, les panneaux bifaciaux verticaux développent une puissance de 104 kWc. Ce test permettra d’étudier la pertinence de ces panneaux photovoltaïques. Et si jamais l’expérience s’avère concluante, on pourrait espérer l’installation de ce type de dispositif sur plusieurs dizaines de kilomètres.
Que pourrait-il ressortir de ce test ?
Selon la CNR, la disposition à la verticale pourrait permettre d’exploiter l’énergie solaire sur un temps plus long dans la journée. Puisqu’ils possèdent deux faces et qu’ils sont disposés à la verticale, les panneaux pourraient donc produire de l’électricité du lever au coucher du soleil. Et cela, même durant les pics de consommation des Français qui, on le rappelle, se situent de 8 h à 10 h, puis entre 18 h et 22 h. Cependant, ces panneaux verticaux présenteraient potentiellement de plus grandes pertes énergétiques. En effet, la longueur de leurs câbles est plus conséquente que celle des panneaux classiques. Le test effectué dans l’Isère permettra aussi de voir comment les habitants réagissent à ce nouveau paysage. Les digues étant souvent des lieux de promenade, il faudra encore faire accepter ce type de panneaux, si le test venait à devenir un nouveau paysage autour des digues.