Un espoir pour les malades soignés par chimiothérapie : la PIPAC, un traitement qui insuffle les substances chimiques dans l’abdomen au lieu de les injecter dans le sang, réduisant ainsi les effets secondaires sans en réduire l’efficacité.
Les personnes atteintes d’un cancer ou les proches de ceux-ci savent combien la chimiothérapie peut être douloureuse, invalidante voire insupportable pour certains malades. En 2013, une technique différente a été mise au point en Allemagne, la PIPAC (Chimiothérapie IntraPéritonéale Pressurisée par Aérosols), elle est aujourd’hui testée en France dans sept hôpitaux sur des malades atteints de cancers digestifs ou gynécologiques.
Elle ne se présente pas comme un remède miracle pour tous les cancers mais pourraient soulager les malades pour qui les effets secondaires de la chimiothérapie classique sont difficilement supportables. Un réel espoir pour François Ghiringhelli, oncologue qui utilise la PIPAC depuis 2017 au centre Georges-François Leclerc de Dijon.
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La chimiothérapie classique se fait par voie intraveineuse, les produits injectés passent donc dans le sang et provoquent anorexie, vomissement, extrême faiblesse et atteinte des globules rouges et blancs. La PIPAC est en fait pratiquée sous anesthésie générale, en incisant l’abdomen du patient pour y insérer des trocarts (Tige métallique pointue coulissant à l’intérieur d’une canule, servant à faire des ponctions) entre les couches de péritoine.
Le produit est ensuite insufflé dans une cavité, après une demi-heure de propagation dans le corps du patient, le ventre du patient est vidé des produits et la cicatrice refermée. Cette opération dure environ 2 heures et permet aux patients de se rétablir plus vite et de pouvoir s’alimenter dès le soir de l’opération.
La PIPAC n’est encore qu’au stade d’essai sur des patients des soins palliatifs des unités de cancérologie mais des tests sur des patients moins atteints médicalement pourraient avoir lieu rapidement à Dijon et Nantes. Qui plus est cette technique semble ne pas être trop onéreuse, et représente un coût de 2000€ par patient (et 25000€ pour l’achat du matériel nécessaire).
Un miracle ? Non, mais une alternative au lourd traitement par chimiothérapie que les malades sont obligés de subir actuellement. Les premiers résultats sur des patients en soin non palliatifs sont attendus d’ici 5 ans… On croise les doigts pour que ce traitement aide un maximum de malades !