Les organismes génétiquement modifiés peuvent apporter de bonnes nouvelles si l’on en croit cette étude réalisée au Burkina Faso pour venir à bout de cette maladie mortelle qu’est le paludisme. Grâce à un champignon modifié, les moustiques responsables de la transmission de ce virus qui a fait plus de 435000 décès en 2017, sont tués par injection de la substance contenue dans le champignon.
Cette étude a été réalisée dans un environnement clos mais au vu des résultats obtenus, les chercheurs espèrent pouvoir tester ce champignon dans un environnement naturel. Ils assurent que ce champignon n’extermine que les moustiques et pas les abeilles ni les insectes qui gravitent autour.
Le champignon génétiquement (Metarhizium pingshaensei) modifié cible deux espèces de moustiques : Anopheles gambiae et Aedes aegypti, toutes deux responsables de prolifération de maladies pandémiques telles que le paludisme. Les chercheurs ont donc surchargé le champignon en toxicité. Les toxines utilisées sont celles du scorpion du désert d’Afrique du Nord et de l’araignée à toile-entonnoir australienne, les chercheurs savent que ces toxines sont mortelles pour les moustiques.
Pour réaliser le test, ils ont aménagé trois huttes différentes en recréant un environnement propice aux moustiques. Dans la première, pas de champignon, dans la seconde, des champignons non modifiés et dans la dernière des Metarhizium pingshaensei. Dans chaque hutte, 1500 moustiques ont été relâchés et observés pendant 45 jours. Ils ont également recréé un environnement propice à leur prolifération à l’état naturel : plantes, flaques d’eau et nourriture.
Après 45 jours, il restait 1396 moustiques dans la première, 455 dans la seconde et seulement 13 dans la dernière. Le constat est sans appel, avec 13 individus, il est impossible d’assurer la reproduction de l’espèce.
Rappelons que cette expérience ne vise pas à exterminer les moustiques mais bien à lutter contre cette maladie qui provoque en Afrique une mortalité infantile très importante. Les chercheurs ont par ailleurs, assuré qu’aucun autre insecte n’avait été impacté par ce Metarhizium pingshaensei, notamment les abeilles qui restent insensibles à ce genre d’appât.
Nous ne sommes pas forcément adeptes de tests sur des animaux vivants, mais le cas des moustiques est un cas de santé publique, et ce champignon pourrait permettre à de nombreux enfants (et adultes) de rester en vie !