Pour calculer le bilan carbone d’une éolienne, les experts prennent en compte les émissions de gaz à effet de serre liées à la fabrication, au transport, à l’installation, à l’exploitation et à la maintenance du système. En France, les données de l’Ademe indiquent que le taux d’émission d’une éolienne conventionnelle est de 14,1 g de CO2e par kWh pour un modèle terrestre et de 15,6 g de CO2e par kWh pour un modèle offshore. Bien que ces taux soient largement inférieurs à celui des combustibles fossiles, il est encore possible de les réduire davantage. Comment y parvenir ? Il est crucial de revoir toutes les étapes liées au déploiement d’un système éolien. Ross Stevens, designer industriel néo-zélandais, a eu l’idée d’imprimer en 3D les composants de son éolienne domestique à axe vertical. Ce qui permet d’éviter le recours à un processus de fabrication énergivore et polluant. Le concept de ce designer comporte de nombreux autres avantages. Décryptage.
Quelles sont les particularités de l’innovation Power Pot Plant ?
Stevens a affirmé que son éolienne de type Savonius est inspirée de la nature. Celle-ci a l’apparence d’une plante en pot. Les pales de la turbine imitent les pétales d’une fleur. Sur le plan esthétique, ce système peut ainsi être considéré comme un objet de décoration extérieur à part entière. Des éléments naturels comme des pierres, des végétaux et de la terre sont ajoutés à sa base pour renforcer sa stabilité. De plus, cette éolienne compacte et légère bénéficie d’une excellente portabilité. Elle peut être facilement démontée, déplacée et installée par son utilisateur lui-même. Outre cela, le concepteur a utilisé un biopolymère prélevé directement des plantes pour fabriquer les différents composants de sa technologie d’énergie propre. Ce matériau d’origine végétale confère à la nouvelle mini-éolienne un aspect plus durable. Lorsque le système arrive à sa fin de vie, les composants de la turbine pourront être entièrement recyclés pour une utilisation future.
Pourquoi cette technologie serait-elle plus écologique ?
Ce designer néo-zélandais a également résolu le problème lié aux émissions de CO2 et à la grande consommation d’énergie lors de la fabrication des composants d’une éolienne traditionnelle. Pour cela, il a mis au point sa nouvelle machine à l’aide de l’impression 3D multi-matériaux. Ce procédé serait nettement plus respectueux de l’environnement et plus avantageux en termes de coût et de délai de réalisation. Il est à noter qu’actuellement, l’impression 3D est déjà employée dans plusieurs autres domaines tels que l’aviation et le bâtiment. Stevens prévoit aussi de réutiliser les batteries électriques usagées des véhicules électriques pour stocker l’électricité produite par les installations solaires et éoliennes chez les particuliers. Cette solution de stockage d’énergie serait plus abordable et plus puissante.
Comment cet innovateur a expliqué son choix pour l’impression 3D ?
Stevens effectue des travaux de recherche sur l’impression 3D depuis 2004. Il s’intéresse beaucoup à la fabrication numérique. En 2007, il a fondé l’entreprise Ponoko, spécialisée dans ce domaine. Selon lui, cette méthode de fabrication additive serait particulièrement intéressante lorsqu’il s’agit de construire des pièces trop grandes non adaptées au moulage traditionnel. Il en est de même pour la réalisation de pièces trop complexes qu’une technique d’assemblage manuelle n’arrive pas à faire. Cet innovateur a précisé que son projet de développement d’éolienne domestique a été soutenu par le groupe MADE de l’Université Victoria de Wellington. Jusque-là, il n’a fourni aucune information sur le rendement énergétique de cette machine. Plus d’informations : Designboom