En France et dans les pays industrialisés en général, les femmes ont accès aux différentes protections hygiéniques, sans se poser trop de questions. Notons tout de même que la précarité menstruelle, soit le fait de ne pas pouvoir financer tampons et serviettes hygiéniques, touche près de quatre millions de Françaises en 2023, selon cette proposition de loi de l’Assemblée nationale. Dans les pays plus pauvres, cette « précarité menstruelle » est évidemment plus présente et certaines femmes n’ont pas les moyens de se protéger avec des produits de qualité, pendant leurs règles. Par conséquent, ces femmes n’ont d’autres choix que de rester chez elles, durant leurs cycles. Pour répondre à cette problématique de « l’isolement menstruel », trois étudiants de l’Université de Stanford ont inventé des serviettes menstruelles en fibres végétales qui pourraient aider à mettre fin à la « précarité menstruelle ». Découverte.
Quelle est la découverte des chercheurs de Stanford ?
Pour permettre aux femmes des pays plus pauvres d’accéder aux serviettes hygiéniques, Manu Prakash, professeur agrégé de bio-ingénierie à Stanford, et ses collaborateurs Anton Molina et Anesta Kothari vont exploiter les pouvoirs d’une plante. Appelée Agave Sisalana, cette plante résistante à la sécheresse est exploitée depuis des siècles pour ses fibres à la robustesse exceptionnelle. Grâce à sa résistance, elle peut pousser sous les climats les plus arides de la planète, comme la plupart des espèces de succulentes. L’idée des chercheurs est donc de transformer les feuilles de l’agave sisalana en un matériau à haute capacité d’absorption et de rétention (23 g/g). « Pour ouvrir l’accès à la fabrication locale, il faut réfléchir à la provenance des matières premières. Au Kenya en particulier, il s’avère que le sisal est absolument incroyable », explique Manu Prakash dans l’étude publiée sur la revue Nature.
Comment parviennent-ils à fabriquer ce matériau prometteur ?
Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs utilisent d’abord la délignification qui est un processus chimique utilisé pour retirer ou réduire la teneur en lignine d’un matériau d’origine végétale. La lignine est une substance naturelle qui confère de la rigidité et de la résistance aux plantes. Dans le cas de l’agave, les chercheurs vont donc extraire ou réduire la teneur en lignine des feuilles dans le but d’améliorer les propriétés absorbantes du matériau. Ensuite, ils procèdent à un peluchage mécanique, qui consiste à démêler et à aligner les fibres à l’aide de brosses rotatives pour fabriquer la serviette hygiénique qui aurait un pouvoir absorbant supérieur à celui du coton.
Pourquoi est-ce une solution prometteuse ?
Cette invention pourrait s’avérer être une révolution pour plusieurs raisons. La première étant, bien entendu, de faciliter l’accès aux protections hygiéniques, pour les femmes en situation de pauvreté menstruelle. Mais cette invention, si elle venait à être industrialisée à grande échelle, serait aussi une révolution économique et une révolution écologique. Révolution économique, car l’agave peut être cultivé sur place, créant ainsi des emplois locaux pour fabriquer ces nouvelles serviettes hygiéniques.
Révolution écologique ensuite, puisque les serviettes hygiéniques seraient désormais produites localement, réduisant, voire supprimant l’impact carbone lié aux importations et transports des produits classiques. Retrouvez l’intégralité de cette étude sur le site de l’Université de Stanford. Que pensez-vous de cette invention ? Donnez-nous votre avis ou partagez avec nous votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .