Le nucléaire figure parmi les sources d’énergie les plus répandues pour alimenter nos foyers. Il s’agit malheureusement d’une énergie non renouvelable. Or, le concept des énergies renouvelables est un sujet de plus en plus évoqué du fait principalement des problèmes environnementaux entrainés par le recours aux combustibles fossiles.
En ce qui concerne l’énergie nucléaire en particulier, cette technologie produit des déchets radioactifs qui constituent un danger non seulement pour la flore et la faune, mais aussi pour l’humanité. Chaque année, dans le monde, plusieurs tonnes de combustibles nucléaires ressortent des centrales de production d’électricité et doivent être enfouies dans un stockage géologique.
Des bâtiments à ossature en forme de A
Face à ce désastre environnemental, le recyclage des déchets nucléaires devient une priorité. C’est dans cette optique qu’une start-up américaine a eu l’idée de concevoir un microréacteur hors site fonctionnant avec de l’uranium épuisé issu des centrales nucléaires conventionnelles.
Implantée dans le Silicon Valley, Oklo a construit des bâtiments à ossature en forme de A pour tester son concept. Comme le note le site Fredzone, ces installations sont conçues pour fonctionner de manière autonome. Alors que les exploitants de centrales nucléaires s’appuient depuis toujours sur l’économie d’échelle pour rentabiliser leurs installations, le concept des microréacteurs pourrait changer la donne.
« Les microréacteurs promettent de renverser ce paradigme en s’approchant de la compétitivité des coûts grâce à l’apprentissage technologique », a confié à CNBC Alex Gilbert du groupe de réflexion sur l’énergie nucléaire Nuclear Innovation Alliance.
Le combustible irradié du réacteur expérimental Breeder Reactor II comme source d’énergie
Contrairement aux installations nucléaires habituelles qui peuvent fournir de l’électricité à des millions foyers, le microréacteur d’Oklo alimentera principalement des sites spécifiques tels que les bâtiments de services publics, les campus universitaires et les sites industriels.
À ce stade, la jeune entreprise californienne envisage de réutiliser le combustible irradié du réacteur expérimental Breeder Reactor II. Au cas où vous ne le sauriez pas encore, il s’agit d’une infrastructure ayant été opérationnelle entre 1964 et 1994. Elle se trouve dans l’Idaho, au sein de la National Reactor Testing Station, et fut exploitée par le laboratoire national d’Argonne.
Un concept qui n’est pas nouveau
Toujours selon les explications de nos confrères, la technologie utilisée par les réacteurs à neutrons rapides d’Oklo n’est pas vraiment nouvelle. Elle existe depuis les années 50 dans certains pays. « C’est une pratique courante dans certains pays comme la France, mais pas aux États-Unis, car l’économie ne favorise pas cette voie », a expliqué Jess Gehin, directeur associé du Laboratory Director for Nuclear Science & Technology auprès de l’Idaho National Laboratory.
Et d’ajouter : « la réutilisation des matériaux a longtemps été une option pour mieux utiliser les ressources naturelles — l’uranium dans ce cas — ainsi que pour diminuer la quantité de combustible irradié qui doit être finalement éliminé ».