Avec pour slogan « Transformer la façon dont nous accédons à l’espace », RocketStar veut réinventer les moteurs des engins spatiaux. La start-up américaine vient ainsi d’annoncer un nouveau moteur ionique intégrant la fusion nucléaire. Baptisé FireStar Fusion Drive, celui-ci est 50 % plus performant que son prédécesseur, le FireStar Foundation, en termes de poussée. D’après RocketStar, il s’agit de la première unité de propulsion électrique au monde améliorée par fusion nucléaire. Il faut savoir que les moteurs à plasma pulsé existent depuis des décennies. Leur première utilisation date de l’époque soviétique. La sonde spatiale Zond 2 de l’union qui a survolé la planète Mars en 1964 était équipée d’un moteur ionique, également appelé propulseur à plasma pulsé, pour le contrôle de l’altitude.
Une conception unique
Depuis ce premier vol raté, les propulseurs à plasma pulsé ont grandement évolué. RocketStar en a fait sa spécialité. Par rapport à d’autres types de propulseurs, les moteurs ioniques séduisent par leur simplicité et leur robustesse. C’est d’ailleurs pour cette raison que la NASA a décidé de tester la technologie au début des années 2000 lors de la mission Earth Observing 1. Du côté de RocketStar, on planche sur une conception unique de moteur à plasma pulsé alimenté à l’eau. L’idée consiste à générer des protons à grande vitesse, et donc de la poussée, en ionisant la vapeur d’eau. Pour améliorer davantage les performances, la société a mis en œuvre une forme unique de fusion nucléaire aneutronique.
RocketStar Announces Successful Demonstration of Fusion-Enhanced Pulsed Plasma Electric Propulsion
Innovator of in-space propulsion and digital signal processing creates the world's first electric propulsion device enhanced with nuclear fusion!#fusion #propulsion #smallsat pic.twitter.com/1WTWslXVUx
— RocketStar (@RocketStarSpace) March 20, 2024
Une postcombustion pour booster la puissance
Pour être encore plus performant, le nouveau moteur FireStar Fusion Drive de l’entreprise utilise une réaction de fusion qui se produit lorsque du bore est introduit dans les gaz d’échappement. Cet ajout crée une interaction entre les noyaux de bore et les protons qui se déplacent à grande vitesse. Grâce à la force générée par la fusion, la poussée du propulseur augmente de façon considérable. Le principe de cette technologie développée par RocketStar s’apparente à celui de la postcombustion d’un moteur à combustion. On sait aussi que le processus produit du carbone à haute énergie — connu sous le nom de carbone 12 — du fait de la combustion du bore. Ce résidu se décompose rapidement, se transformant ensuite en trois particules alpha.
Prêt à rejoindre l’espace
La nouvelle unité de propulsion spatiale a été testée au High Power Electric Propulsion Laboratory (HPEPL) de Georgia Tech à Atlanta, en Géorgie, aux États-Unis. « RocketStar n’a pas seulement amélioré progressivement un système de propulsion, mais a fait un pas en avant en appliquant un concept novateur, créant une réaction de fusion-fission dans les gaz d’échappement », a déclaré Adam Hecht, professeur de génie nucléaire à l’Université du Nouveau-Mexique.
Le FireStar Fusion Drive, qui porte le nom commercial de M1.5, est d’ores et déjà prêt pour une utilisation en conditions réelles. Il devrait rejoindre l’espace plus tard cette année dans le cadre de missions menées par la société aérospatiale D-Orbit. Plus d’infos : rocketstar.nyc. Que pensez-vous de cette innovation ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .