Rum and Sargassum transforme les très invasives algues sargasses en biocarburant pour voiture

Dans les Caraïbes, plus précisément en Barbade, Rum and Sargassum fait beaucoup parler d’elle. Cette start-up a créé du biocarburant pour les voitures à partir d'algues sargasses.

Les sargasses sont des algues maritimes qui mettent en péril les activités économiques de nombreuses régions côtières de l’Atlantique. Pire encore, elles constituent un danger pour la santé en produisant de l’hydrogène sulfuré et de l’ammoniac dont l’odeur est d’ailleurs nauséabonde. Il faut tout de même savoir que la présence de ces plantes dans l’océan est tout à fait normale. Elles sont même considérées comme inoffensives lorsqu’elles poussent en pleine mer. Cependant, avec le changement climatique et la montée du niveau des océans, elles ont tendance à échouer sur les côtes, polluant non seulement les rives, mais aussi l’air. Face à ce fléau, la jeune entreprise barbadienne Rum and Sargassum a développé un processus permettant de transformer les sargasses en biocarburant, découverte.

Les algues sargasses pour diminuer l’impact environnemental du transport

La Barbade ambitionne de mettre un terme à l’utilisation des carburants fossiles d’ici à la fin de la décennie. Malheureusement, bien qu’il soit bénéfique pour l’environnement, cet objectif est loin de pouvoir être atteint en raison notamment du prix des véhicules électriques qui demeure très élevé pour les habitants de l’île. Plutôt que de se passer des moyens de transport thermiques, la scientifique trinbagonienne Legena Henry, chercheuse et enseignante à l’Université des Indes occidentales, à Cave Hill, en Barbade, a cherché un moyen de réduire leur empreinte carbone. C’est ainsi qu’elle s’est intéressée aux algues sargasses qui menacent certaines zones côtières.

Les algues sargasse s'échouent sur les rivages.
Les algues sargasses deviennent problématiques dans de nombreuses régions du monde en s’échouant en masse sur les rivages, entrainant une pollution visuelle et des odeurs nauséabondes. Crédit : Shutterstock (montage NeozOne)

Un intérêt pour le modèle brésilien

En effet, chaque année, les centres de villégiature doivent par exemple dépenser des millions de dollars pour se débarrasser de ces plantes aquatiques polluantes qui mettent en danger la santé des visiteurs et celle des animaux marins. Dans un premier temps, la scientifique voulait s’inspirer du Brésil qui produit déjà de l’éthanol à partir de canne à sucre pour alimenter près de deux tiers de son trafic routier. Cependant, elle s’est vite rendu compte que cette approche risquait de ne pas être viable dans la mesure où la production de canne à sucre sur l’île de la Barbade baissait progressivement.

Des objectifs ambitieux

En collaboration avec ses étudiants, Legena Henry a eu l’idée d’utiliser les algues sargasses comme ressource pour fabriquer du biocarburant pour les voitures et autres engins à moteur thermique. Fait intéressant, le processus de production implique également l’utilisation des eaux usées des distilleries de rhum. Il faut savoir que ces dernières constituent un autre déchet que l’île doit gérer. La technologie développée par l’équipe a fait l’objet d’un dépôt de brevet en 2019 (WO2023205500A2). Rum and Sargassum prévoit dorénavant de servir au moins 2000 clients.

Une voiture qui fonctionne avec du biocarburant à base de sargasse.
Rum and Sargassum veut développer son biocarburant fabriqué à partir d’algues sargasses et des eaux usées des distilleries de rhum. Crédit photo : Rum and Sargassum Inc.

Pour servir 300 véhicules, il faudrait tout de même investir près de 7 millions dollars. S’il est adopté en masse, le biocarburant à base d’algues sargasses pourrait avoir un impact significatif. Il permettrait à l’île de la Barbade de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 14 millions de tonnes par an.  Plus d’informations ici. Que pensez-vous de ce projet aux multiples avantages, tant pour l’élimination des algues et la réduction des émissions de CO2 ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans le journalisme en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

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