
À l’instar du vent et du soleil, le mouvement de la houle constitue une excellente solution pour produire une grande quantité d’énergie décarbonée. En effet, d’après des chiffres du WEC (World Energy Council) publiés sur le site de l’IFPEN, il pourrait répondre à 10 % des besoins mondiaux en électricité. Actuellement, plusieurs dispositifs ont été conçus pour exploiter cette EnR, tels que les batteurs oscillants, les chaînes flottantes ou le flotteur cylindrique de Seaturns. Ce dernier a été testé avec succès par l’entreprise bordelaise dans la rade de Brest. Les essais ont duré plusieurs mois et ont été réalisés en partenariat avec l’institut français de recherche Ifremer.
Une grande résistance aux événements climatiques extrêmes
Pour tester son flotteur capable de produire de l’électricité grâce à l’énergie houlomotrice, Seaturns l’a installé dans la rade de Best pendant 16 mois. Hormis les performances, l’équipe de l’entreprise française a pu déterminer la résistance du dispositif aux événements climatiques extrêmes, après le passage de la tempête Ciaran en Bretagne. Selon Gabriel Canteins, le directeur prospective et innovation, « il s’est parfaitement comporté en termes de stabilité et de puissance ». Il a également ajouté que plus celui-ci est soumis à des vagues hautes, plus sa production d’électricité est élevée. Il est à noter que le flotteur cylindrique de l’entreprise française devrait avoir une puissance comprise entre 100 et 200 kW. Pour connaître davantage le fonctionnement de ce dispositif, vous pouvez consulter cet article que Marc a rédigé.
🌊⚡️ L’Ifremer et @seaturns testent actuellement un nouveau prototype pour transformer les vagues en énergie ⤵️ @FondationOpenChttps://t.co/dc4QyPzNlm
— Ifremer 🌊 (@Ifremer_fr) November 13, 2023
Un flotteur capable de fonctionner en présence de coquillages et d’algues
Lors des tests, les scientifiques de Seaturns et de l’Ifremer ont analysé la résistance du flotteur aux événements extrêmes, ainsi que les éventuels dysfonctionnements causés par la prolifération d’algues et de coquillages. Selon Martin Träsch, ingénieur à l’institut français de recherche chargé de superviser les essais, ses mouvements n’ont pas vraiment changé. Cela reste valable malgré la présence de mollusques et de végétaux aquatiques sur sa partie immergée et ses lignes d’ancrage. Pour information, l’entreprise bordelaise a utilisé un prototype de dimensions réduites lors de la réalisation des essais dans la rade de Brest.
Vers la mise en place de fermes pilotes
Après le succès des tests effectués en Bretagne, Seaturns projette de se lancer dans la conception d’un modèle de 14,5 m de long et de 7,5 m de hauteur, pesant 42 tonnes. Ce dispositif devrait servir de démonstrateur et l’entreprise prévoit de l’installer à Saint-Nazaire, dans la région des Pays de la Loire, au mois de juillet. Concernant ce projet, Martin Träsch a déclaré que d’autres défis devront être relevés, notamment au niveau du transport, du remplissage du flotteur et de la maintenance. Une fois les tests en conditions réelles terminés, l’entreprise bordelaise procèdera au déploiement de fermes pilotes comprenant des dispositifs par ligne de dix, de 2026 à 2029.
La commercialisation, quant à elle, est prévue pour 2030. Le dispositif permettra à des îles isolées ainsi qu’à de nombreuses installations, telles que des sites de production d’hydrogène, d’accéder à une énergie propre produite à partir du mouvement de la houle. Pour atteindre ses objectifs, la société française souhaite mettre en place des partenariats avec des industriels et lever 2,4 millions d’euros. Plus d’informations sur seaturns.com. Que pensez-vous de ce projet pour produire de l’énergie houlomotrice ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .