Chaque année, des dizaines de requins meurent après avoir été capturés par les pêcheurs de thons rouges dans le golfe du Lion. Et ce n’est nullement pas une volonté de leur part, mais résulte des captures accidentelles ! En effet, pour pêcher le thon rouge, les pêcheurs à la palangre utilisent des appâts qui attirent également les raies pélagiques et les requins, mis à part les thons rouges. Non seulement ces animaux capturés accidentellement ne sont pas utilisés, mais la plupart des espèces de ces requins sont menacées d’extinction, là réside le vrai problème. Les pêcheurs sont impuissants face à cette situation, car les requins partagent le même régime alimentaire que les thons rouges. Pour répondre à cette problématique, un nouveau système baptisé SharkGuard permettrait d’épargner la capture accidentelle de 70 à 90 % des requins tués aujourd’hui. Une excellente nouvelle ! Présentation.
Pourquoi les requins se font-ils capturer ?
Les pêcheurs professionnels ont, semble-t-il, tout tenté pour empêcher les requins et raies pélagiques de se faire prendre par leurs hameçons. Le problème étant qu’ils ne peuvent pas aller « contre la nature », puisque ces animaux marins s’alimentent de la même nourriture, requins comme thons rouges. Par l’intermédiaire de deux programmes, le SELPAL (SELectivité de la PALangre pélagique ciblant le thon rouge) et le REPAST (Raie PASTenague), ils avaient tenté de modifier leurs méthodes ou matériels de pêche. Ainsi, ils ont essayé de pêcher de jour ou de nuit, de modifier la taille ou le type de l’hameçon, de changer le type de bas de ligne ou le type d’appâts. Qu’il s’agisse de la saison de pêche ou de la zone de pêche, les pêcheurs ont tenté de modifier leur habitude, mais la situation n’a pas changé : les requins étaient malheureusement toujours au rendez-vous avec les thons rouges ! Récemment testé sur une longue période, le dispositif SharkGuard vient de donner ses premières conclusions dans une étude parue dans la revue Cell. Cette analyse annonce que 90 % des requins normalement capturés sont désormais épargnés.
Comment fonctionne le SharkGuard ?
La SharkGuard est un dispositif inventé par deux entreprises spécialisées dans les technologiques de réduction de captures accidentelles de pêche. L’entreprise française ISI FISH a collaboré avec l’entreprise anglaise FISHTEK Marine pour concevoir un dispositif innovant d’éloignement des requins lors de pêches aux thons rouges. Le dispositif est électronique et s’installe autour des appâts. Lorsque les appâts se trouvent dans l’eau, de petits signaux électriques sont envoyés tout autour, sur une distance de 40 cm de diamètre environ. Les requins et les raies sont des animaux très sensibles aux champs électriques, ce qui leur permet de se diriger. Le SharkGuard envoie des signaux aux requins. Notons que ces émissions les dérangent et provoquent l’évitement de l’appât ! Autre bonne nouvelle, le SharkGuard n’a aucune conséquence sur l’attitude des thons rouges qui, eux, sont moins sensibles aux champs électriques.
Les premiers résultats sont encourageants
Toujours selon la même étude, les premiers résultats viennent conforter les hypothèses des scientifiques. En effet, des tests ont été réalisés sur deux bateaux de pêche français au large du littoral méditerranéen. Il s’avère qu’avec 22 palangres et près de 20 000 hameçons équipés du SharkGuard, ils auraient capturé 91 % de requins en moins par rapport aux années précédentes. Un résultat assez inespéré et qui pourrait sauver certaines espèces de requins de l’extinction, s’il était généralisé sur tous les bateaux.
Aujourd’hui, les entreprises cherchent une meilleure technique de recharge des dispositifs, car ces derniers ne sont pas encore assez autonomes et demandent de fréquentes recharges. Elles cherchent également un moyen de réduire les coûts, car le SharkGuard revient actuellement à 20 000 €. Une somme tout de même considérable et qui n’est pas à la portée de toutes les bourses, particulièrement pas de celle des pêcheurs. Plus d’informations : sathoan.fr
https://www.youtube.com/watch?v=Yd7mYr44MYc