L’hydrogène est présenté comme le carburant du futur ou comme l’or noir du XXIᵉ siècle en référence au pétrole dans les années 1970. Il faut dire que ce gaz qu’est l’hydrogène se transforme en carburant à l’aide d’une pile à combustible. Par ailleurs, il est facile à produire, beaucoup moins polluant que l’essence, et surtout : il ne rejette que de l’eau. L’hydrogène permet également de gagner du temps pour recharger un véhicule électrique. Ce gaz est donc au centre de nombreuses recherches scientifiques, en l’occurrence celle de Johan Martens, Tom Bosserez et Jan Rongé, trois chercheurs belges de l’Université KU Leuven à Louvain. Ces derniers affirment avoir inventé un panneau de toit capable de capter l’humidité présente dans l’air pour la convertir en hydrogène vert. Ils prévoient même une commercialisation dès 2026. Découverte.
Quel est ce « panneau à hydrogène » ?
Baptisé SolHyd, il permettra de convertir la vapeur d’eau présente dans l’air et dans la lumière du soleil en dihydrogène, sans qu’aucun métal rare ni eau n’aient été utilisés. Les chercheurs estiment qu’un seul panneau SolHyd serait capable de produire environ 250 l d’hydrogène chaque jour et posséderait une efficacité de 15 %. Il faudrait alors une vingtaine de panneaux sur le toit d’une maison pour lui assurer suffisamment d’énergie, à condition que celle-ci soit parfaitement isolée et dispose d’une pompe à chaleur. Pour parvenir à ce résultat, ils ont installé un dispositif sous le panneau solaire. Il s’agit d’un système de tube qui produit de l’hydrogène à partir des molécules d’eau extraites de l’humidité de l’air via une membrane.
Comment leur est venue cette idée ?
Johan Martens, l’un des inventeurs de ce panneau breveté, est professeur de bio-ingénierie, et cette idée lui vient lors d’une séance de réflexion relatée sur le site Pv Magazine. Dès lors, il imagine un produit qui permettrait de capturer les molécules d’eau dans l’atmosphère et qui utiliserait la lumière du soleil pour les transformer en hydrogène. Le professeur se dit qu’il y a un coup à jouer sur ce créneau et recrute deux de ses étudiants, Jan Rongé et Tom Bosserez, afin de mener à bien cette idée ! Dès 2014, les trois hommes parviennent à concevoir des matériaux qui, lorsqu’ils sont exposés aux rayons du soleil, déclenchent des réactions chimiques, aboutissant ainsi à la séparation des molécules d’eau en dihydrogène et en dioxygène. Ils ajoutent un autre module qui permet de capter ce dihydrogène qui, via une pile à combustible générateur de courant électrique, va devenir du carburant. Leur dispositif fonctionne et ils n’ont mesuré aucun rejet de gaz à effet de serre lors de leurs expériences.
Quelles seront les prochaines étapes à franchir pour le SolHyd ?
La commercialisation de cette invention est prévue en 2026. D’ici là, les scientifiques belges devront améliorer le rendement de leur panneau pour passer de 1 % à plus de 15 %. Ils devront aussi agrandir la petite surface de leur panneau en un prototype d’un mètre environ, dans l’objectif d’alimenter un réfrigérateur par exemple. Ensuite, ils espèrent pouvoir modifier leurs panneaux solaires afin de les adapter aux conditions climatiques du continent africain ou des pays du Nord de l’Europe.
Les panneaux producteurs d’hydrogène devraient pouvoir remplacer le pétrole liquéfié, très utilisé dans les pays émergents, et bien sûr très polluant. Quant au prix, ils l’estiment semblable à celui d’un panneau solaire classique ! L’avenir nous dira si l’hydrogène deviendrait le carburant du futur et si le SolHyd y contribuera ! Plus d’informations : solhyd.org