Un article à la fois étonnant et passionnant a été mis en ligne dans l’archive ouverte de prépublications arXiv en mai dernier. On le doit aux physiciens Valeri P. Frolov et Andrei Zelnikov de l’Université de l’Alberta au Canada et Pavel Krtouš de l’Université Charles à Prague, en République tchèque. Le document décrit la découverte d’une incohérence dans la théorie de la relativité générale concernant les raccourcis dans l’espace-temps connus sous le nom de « trous de ver ». Si vous ne le savez pas encore, ces derniers sont des objets hypothétiques qui relieraient des parties éloignées de l’Univers. En traversant le tunnel qui se trouve à l’intérieur, il serait possible de voyager dans le temps, c’est-à-dire de franchir des années-lumière de distance en un clin d’œil.
La théorie du trou de ver annulaire
Malgré leur caractère purement théorique, les trous de ver fascinent les scientifiques depuis plusieurs décennies. En effet, en courbant le continuum espace-temps, ces objets pourraient permettre à des ondulations quantiques, voire des particules entières, de se libérer de leur emplacement. Pour leur recherche, le trio s’est focalisé sur ce que l’on appelle un « trou de ver annulaire ». Ce dernier a été formulé pour la première fois en 2016 par le physicien théoricien Gary Gibbons, de l’Université britannique de Cambridge, et Mikhail Volkov de l’Université de Tours, en France.
Des distorsions assez remarquables
Contrairement aux contorsions sphériques de l’espace-temps que l’on peut associer aux trous noirs, le trou de ver annulaire relie des parties de l’Univers connues sous le nom de « plates ». Grâce à ce que l’on appelle « rotations duales », qui découlent des interactions entre les champs électriques et magnétiques, les masses en forme d’anneau formeraient potentiellement d’étonnantes distorsions dans un espace-temps qui serait autrement plat. En partant de cette idée, l’équipe a formulé deux types de trous de ver : un trou de ver relié à des espaces plats et un autre reliant deux domaines distants dans le même espace.
Une courbe temporelle fermée
Le concept du trou de ver annulaire implique ce que l’on appelle une courbe temporelle fermée. Celle-ci prévoit que tout objet ou rayon de lumière qui se déplace dans l’espace devra revenir exactement au même point où son voyage a commencé. Théoriquement, cela permet de voyager dans le temps et de revenir après, à son point de départ… Il s’agit bien sûr d’une simple théorie. D’ailleurs, le regretté Stephen Hawking avait émis des réserves quant à la réalisation d’une telle boucle, du fait du nombre important des obstacles à surmonter. Pour plus d’infos sur cette étude, cliquez-ici.