L’amélioration de l’efficacité énergétique de nos bâtiments est un sujet qui a toujours intéressé les experts. Dans certains pays comme la France, les dépenses en chauffage constituent une part assez importante du budget des ménages, dépassant facilement les 1500 € par an. Face à cette réalité, il est devenu plus qu’indispensable de trouver un moyen de réduire nos factures de chauffage. En Allemagne, une équipe de chercheurs de l’Université Martin Luther de Halle-Wittenberg (MLU) et de l’Université de Leipzig affirme justement avoir franchi une étape majeure vers cet objectif. Ils ont réussi à mettre au point un matériau capable de stocker la chaleur de manière plus stable et plus écologique, et surtout à moindre coût.
« Un matériau à changement de phase à forme stabilisée »
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de noter que les chercheurs ont publié les détails de leur découverte dans le Journal of Energy Storage. Leur invention concerne un matériau dit à changement de phase à forme stabilisée. Par rapport aux matériaux de stockage thermique existants, il promet une meilleure efficacité énergétique révèle cette étude. Outre le fait qu’il soit en mesure d’absorber beaucoup plus de chaleur, le nouveau matériau offrirait un rendement de stockage élevé.
Des panneaux à intégrer dans les murs des bâtiments
Selon les explications du professeur Thomas Hahn de l’Institut de chimie de MLU, le matériau que lui et ses collaborateurs ont créé est capable d’absorber et stocker une grande quantité de chaleur en changeant de forme, de solide à liquide. Un fonctionnement qui rappelle quelque peu celui des chauffe-mains. Grâce à sa structure et son efficacité, la substance pourrait servir pour construire des panneaux chauffants à intégrer dans les murs de nos maisons. L’idée consiste ainsi à capturer la chaleur naturelle le jour et la libérer la nuit. Selon les calculs, le nouveau matériau est 24 fois plus efficace que le béton classique en termes de conservation de la chaleur.
Des acides gras inoffensifs
Pour atteindre un tel exploit, les chercheurs ont utilisé un compartiment solide en silicate pour enfermer le mélange de matériaux permettant le stockage de la chaleur. Autant dire qu’à la différence des chauffe-mains, le dispositif adopte une forme solide. Le respect de l’environnement est un point clé que les ingénieurs se sont efforcés de tenir compte lors de la conception de leur solution. Aussi, ils ont par exemple eu recours à des acides gras inoffensifs, semblables à ceux que l’on trouve dans les savons. Les experts comptent aller plus loin dans leurs recherches et visent une production à l’échelle industrielle. « Les connaissances que nous avons acquises pourront être utilisées pour optimiser davantage le matériau et potentiellement le produire à l’échelle industrielle », a expliqué Felix Marske qui fait partie de l’équipe de recherche travaillant sur le projet.