Un panneau isolant à base de champignons, l’étonnante invention du myciculteur Georges Bray

Georges Bray, ce myciculteur en herbe veut démocratiser ses panneaux isolants à base de mycélium de pleurotes et de paille, en France. Mais quelle est donc la particularité de ces isolants biosourcés ?

Pour isoler les maisons, les matériaux biosourcés et recyclés ont le vent en poupe ces dernières années. En effet, hormis le confort thermique qu’ils procurent, ils permettent de préserver l’environnement et de s’engager dans une démarche écoresponsable, essentielle dans le contexte de transition écologique actuel. Les isolants naturels tels que les fibres de lin, la laine de chanvre ou la ouate de cellulose sont de plus en plus utilisés. En Charente, un myciculteur en herbe, Georges Bray, s’est lancé dans un projet écologique hors du commun : créer un isolant biosourcé à partir de champignons et de paille. En France, ils ne seraient que trois à expérimenter cette activité. Cet isolant serait-il une alternative à la laine de verre dans un avenir proche ?

Un isolant conçu à partir de mycélium et de paille

Le composant principal de cet isolant biosourcé de Georges Bray n’est nul autre que le mycélium de pleurotes, provenant de la partie filamenteuse enterrée du blanc de champignon. Encore très peu connu dans l’Hexagone, ce matériau écologique est la partie souterraine à partir de laquelle les champignons poussent. On ne le fabrique donc pas, mais on le fait pousser. Pour faire pousser le mycélium, on le met généralement dans un moule, puis on ajoute de l’eau, de l’amidon, du peroxyde d’hydrogène et des minéraux. Pour concevoir ses panneaux isolants innovants, Georges Bray mélange cette matière avec de la paille. Après avoir fait pousser ce « champignon blanc », il le broie, le compresse et le fait sécher, avant de le mélanger avec cette dernière. Le Charentais explique que les panneaux doivent être denses et aérés pour être efficaces. « L’idée est de complètement les déshydrater afin qu’il n’y ait pas de champignon qui pousse dans la maison », indique-t-il.

Des pleurotes poussant sur un support.
Un homme a pour projet de fabriquer des plaques isolantes à partir des mycéliums de pleurote et de paille. Crédit photo : Mycelium Charente (capture d’écran vidéo YouTube)

Un isolant écoresponsable

Georges Bray souligne que le mycélium a la particularité de pousser vite et d’être 100 % biodégradable et recyclable, mais aussi et surtout d’avoir des propriétés isolantes. Son pouvoir isolant serait similaire à celui de la laine de bois, de chanvre et de mouton. Ce qui signifie qu’il peut tout à fait rivaliser avec ces autres isolants. En outre, c’est une matière écologique et dont l’empreinte carbone est quasi-nulle. Les panneaux isolants biosourcés de Georges Bray seraient, selon lui, une excellente alternative à ceux en laine de verre, réputés être huit fois plus polluants. Ils sont conçus avec un matériau non allergène, sain et moins coûteux.

Des panneaux isolants inspirés d’une BD

Pour la petite anecdote, Georges Bray se serait inspiré d’une bande dessinée d’Alex Adamiak, intitulée Avenir Moisi, pour concevoir ces panneaux isolants à base de mycélium et de paille. Le mycélium est considéré comme un super matériau du futur dans cette BD, dont le thème est l’avenir en 2050. Dans ce projet baptisé « Mycélium Charente », il se fait épauler par quatre étudiants en BTP au CESI, l’école d’ingénieur d’Angoulême, notamment Théo Frayssinhes, Lucas Jego, Marius Hilt et Baptiste Crozes.

Un prototype de plaque isolante.
Une plaque isolante en matériaux biosourcés. Crédit photo : Mycelium Charente (capture d’écran vidéo YouTube)

Il organise une levée de fonds pour acheter du matériel professionnel, créer une coopérative de lancer ses panneaux isolants biosourcés en Charente et, éventuellement, dans tout le pays. Êtes-vous prêts à isoler votre logement avec des plaques en mycélium ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Raharisoa Saholy Tiana

Je m’appelle Tiana et je suis journaliste professionnelle. J’ai une affinité particulière pour les sujets d’actualités et sur tout ce qui a trait à l’environnement, à l’innovation et au lifestyle. Depuis plusieurs années, j’ai couvert un large éventail de sujets liés entre autres aux questions environnementales et aux nouvelles technologies. Chez Neozone, j’interviens pour vous faire découvrir ces sujets fascinants, qui peuvent apporter de grands changements dans la société et qui méritent d’être mis en lumière. De nature curieuse et créative, j’ai toujours voulu devenir une journaliste web francophone. Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en droit privé à l'université d’Antananarivo, j’ai décidé de me former aux métiers de la rédaction. J’ai commencé dans une agence web locale, avant de me lancer dans le « freelancing ». Cela fait plus de 10 ans que j’évolue dans ce secteur, en collaborant notamment avec de nombreuses agences et sites internationaux. Cette citation de Léon Trotsky m’inspire et me motive au quotidien : « La persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé. »

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