Constituée à 100 % de matière argileuse, la brique possède une excellente résistance thermique et émet une quantité de gaz à effet de serre inférieure à celle du béton. En raison de ses nombreuses qualités, ce matériau suscite l’intérêt d’un nombre grandissant de particuliers désireux de se lancer dans un projet de construction, mais également d’entreprises du bâtiment. D’après des statistiques publiées par la Fédération française des tuiles et briques, il a été utilisé dans 35 % des logements neufs, soit 40 % des maisons et 26 % des logements collectifs, en 2020. Pour rendre ce matériau encore plus écologique, des ingénieurs de l’Institut royal de technologie de Melbourne (RMIT) ont décidé d’utiliser des déchets de verre et des cendres dans sa fabrication.
Des émissions de gaz à effet de serre réduites
Bien que les briques classiques soient plus écologiques que le béton, leurs émissions de gaz à effet de serre restent plus ou moins élevées. En effet, pour produire ce type de matériau, il est nécessaire de broyer l’argile et le sable, de les mélanger, de les mouler, de les sécher et de les cuire dans un four. L’étape du broyage et celle de la cuisson consomment une grande quantité d’énergie. Ce qui rend ce matériau relativement polluant. Pour réduire les émissions de GES, les ingénieurs de l’Institut royal de technologie de Melbourne, dirigé par le professeur agrégé Dilan Robert, ont remplacé 15 % de l’argile par des déchets de verre et environ 20 %, par des cendres. En remplaçant une partie de la matière argileuse par ces deux éléments, ils ont réussi à réduire la température nécessaire à la cuisson des briques de 20 % et, par conséquent, l’énergie utilisée lors de la réalisation de cette étape.
Un meilleur isolant que la brique classique
Hormis la réduction des émissions de gaz à effet de serre, les briques composées et créées par les ingénieurs du RMIT procurent une meilleure isolation que les matériaux à base d’argile classiques. D’après des tests réalisés par Dilan Robert et son équipe, en habitant dans une maison à étage construite à partir de ces briques innovantes, un ménage peut réduire sa consommation en énergie de 5 % par rapport à un logement similaire, réalisé à partir de briques classiques. Concernant les propriétés isolantes du nouveau matériau de construction, le professeur agrégé a déclaré qu’il permet de prévenir les pertes d’énergie dans les bâtiments. À noter que les briques composées de verre, de cendres et d’argile créées par les ingénieurs de l’université de Melbourne sont conformes aux normes australiennes relatives à la structure, à la durabilité et au respect de l’environnement.
Des briques mettant l’économie circulaire à l’honneur
Dans la fabrication des briques, les ingénieurs de l’université de Melbourne ont valorisé des matériaux inutilisables pour réduire les déchets et contribuer davantage à la protection de l’environnement. Hormis les cendres, les morceaux de verre fournis par Visy ont des dimensions de 3 mm. Ils ne peuvent plus être recyclés et intégrer le processus de production de nouvelles bouteilles. Paul Andrich, le chef de projet innovation de l’entreprise de recyclage australienne, a salué la solution trouvée par l’équipe de l’institut, permettant d’utiliser des déchets qui auraient dû finir dans des décharges.
Pour information, les briques conçues à partir d’argile, de verre et de cendres peuvent prendre différentes couleurs, telles que le blanc ou le rouge foncé, en fonction de leur composition. Les ingénieurs travaillent actuellement sur le processus de production, afin de faciliter la commercialisation de leur produit innovant. Plus d’informations : rmit.edu.au. La réutilisation de ces matériaux est une très bonne initiative, vous ne trouvez pas ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .