Sur le marché, les ménages ont le choix entre trois grands types de système électrique de chauffage de l’eau. Le modèle électrique à résistance chauffe directement l’eau grâce à l’énergie électrique. Le modèle solaire se sert de la chaleur du soleil et de l’électricité. Celui-ci est devenu moins populaire lorsque la pompe à chaleur est arrivée sur le marché. Cette PAC présente une consommation énergétique trois à quatre fois moins élevée que le chauffe-eau à résistance. De plus, ce dernier était reproché d’être une importante source d’émissions de CO₂ (quatre fois supérieures à celles de son équivalent au gaz). L’empreinte carbone du chauffe-eau traditionnel était principalement liée à sa consommation d’électricité produite à partir de sources d’énergie primaires.
Mais actuellement, la hausse de la production d’électricité propre pourrait complètement changer la donne. La dépendance du réseau hawaïen aux énergies fossiles sera significativement réduite, avec la transition progressive vers l’énergie renouvelable. Lorsque les chauffe-eaux à résistance seront alimentés à l’électricité verte d’ici à 2040, ils généreront d’infimes émissions de CO₂. Dans ce contexte, la start-up Shifted Energy suggère d’utiliser ces appareils de chauffage de l’eau sanitaire afin de créer un stockage d’énergie virtuel, peu coûteux et efficace. Pour cela, son équipe a mis au point un système de contrôle intelligent basé sur des algorithmes d’apprentissage automatique uniques. Découverte.
En quoi consiste exactement ce projet ?
Cette entreprise hawaïenne met en place une centrale électrique virtuelle, qui pourrait aider à stabiliser le réseau pendant les fluctuations de l’approvisionnement en énergie renouvelable. Sa stratégie repose sur le contrôle à distance des chauffe-eaux électriques par le biais des unités intelligentes dotées d’algorithmes sophistiqués. Ces dernières sont installées à côté des radiateurs des ménages et connectées au réseau électrique général. Les algorithmes développés par Shifted Energy seraient capables d’apprendre les habitudes d’utilisation de chauffe-eau des utilisateurs. Ils pourraient ainsi prévoir leur consommation d’électricité jusqu’à une semaine à l’avance, assurant un approvisionnement constant en eau chaude.
Plus précisément, les radiateurs absorbent l’énergie solaire excédentaire pour produire de l’eau chaude sanitaire domestique. Selon cette start-up, plus de 3 000 ménages d’Oahu et de Maui contribuent aujourd’hui à ce système de stockage d’énergie virtuel. Celui-ci permet de gérer jusqu’à 2,5 MW d’énergie de soutien au réseau. Au-delà de leur principal rôle de gérer la production d’eau chaude à la maison, ces unités intelligentes disposent d’autres fonctions. Elles seraient en mesure de détecter les fuites de chauffe-eau et de prendre la température de l’eau sans utiliser un outil de mesure classique.
Qu’est-ce qui distingue ce programme ?
Shifted Energy a trouvé un moyen socialement inclusif et innovant pour accélérer la transition énergétique locale. Son engagement dépasse la simple gestion de l’énergie propre à Hawaï. En fait, cette société vise surtout à toucher les communautés modestes, qui n’ont pas les moyens financiers de s’offrir des batteries électriques et des technologies solaires. Elle cherche à faire participer chacun à la transition vers les énergies durables et vertes. Ainsi, plus de 90 % de ses appareils sont placés auprès des ménages hawaïens à faible revenu.
Cette entreprise prévoit d’étendre son projet de stockage d’énergie via les chauffe-eaux électriques au-delà de cet archipel américain. Elle pourrait notamment se tourner vers les marchés des États-Unis et du Canada grâce à un nouveau fonds de 4,3 millions de dollars. Il est à noter que des projets pilotes commencent déjà en Nouvelle-Écosse et en Arizona afin de démontrer la capacité des radiateurs équipés de ces algorithmes à absorber le surplus d’énergie solaire et éolienne. Plus d’informations : Shiftedenergy.com. Que pensez-vous de cette idée ? N’hésitez pas à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .