C’est un projet qui suscite une lueur d’espoir dans la lutte contre le réchauffement climatique. Force est effectivement de constater que la part importante des efforts que nous déployons dans l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 se focalise sur la réduction des émissions.
Une approche qui, selon certains experts, ne serait pas suffisante étant donné qu’il existe des domaines qui ne pourront pas s’affranchir des combustibles fossiles avant plusieurs centaines d’années. Face à cette réalité, certaines entreprises s’intéressent à l’extraction du dioxyde de carbone présent dans l’air. C’est le cas de la start-up suisse Climeworks. Fondée en 2009, elle opère actuellement sur une dizaine de sites comportant essentiellement de grandes usines.
Des besoins énergétiques conséquents
Les installations de la jeune pousse helvétique dans ces lieux ont pour rôle de nettoyer l’air ambiant. Pour séparer le carbone, Climeworks utilise de grands ventilateurs associés à des systèmes de chauffage et de compression. En effet, le CO2 capturé est comprimé à environ 70 atmosphères et envoyé sous terre pour y être géoséquestré.
Le principal problème avec une telle solution, c’est qu’elle implique des besoins énergétiques colossaux. Les coûts oscillent ainsi entre 600 et 1000 dollars pour une tonne métrique de dioxyde de carbone. Partant de ce constat, une start-up germano-israélienne veut désormais changer la donne.
Un concept susceptible de faciliter et de rendre moins cher la capture du dioxyde de carbone
High Hopes vise, comme son nom l’indique, le haut. Dirigée par un scientifique du nom d’Eran Oren, la jeune entreprise a profité du récent « Jour de la Terre » pour dévoiler un projet susceptible de révolutionner la façon dont nous séparons le carbone de l’air.
Elle revendique que sa solution facilitera et rendra moins cher l’extraction à grande échelle de ce gaz à effet de serre avec un coût avoisinant les 50 dollars/tonne. Concrètement, la start-up compte utiliser des ballons stratosphériques pour capturer d’importantes quantités de CO2 dans l’atmosphère, à une altitude entre 10 et 15 km au dessus du niveau de la mer.
Des ballons de haute altitude pour l’opération
Le dioxyde de carbone gèle à environ -80 °C, ce qui nécessite beaucoup d’énergie. Oren affirme qu’il existe une méthode intelligente et plus écologique pour atteindre une telle température. À certaines altitudes, notamment entre la troposphère et la stratosphère, la température moyenne avoisine -60 °C. L’idée est donc de capturer le CO2 grâce à des équipements attachés à un ballon stratosphérique et le refroidir encore un peu plus pour qu’il gèle pour ensuite le transporter vers la Terre dans un récipient sous pression. Une fois arrivé à la surface, le gaz pourra être envoyé sous terre ou vendu à des entreprises qui en ont besoin, comme les producteurs de produits chimiques.
High Hopes teste actuellement son concept à échelle réduit en utilisant des ballons météorologiques ayant une capacité d’emport inférieure à 100 kg. La start-up vise pourtant un système qui sera en mesure d’extraire une tonne de CO2 par jour, par ballon. Étant donné que nous émettons au total pas moins de 110 millions de tonnes de dioxyde de carbone chaque jour, Oren et ses collaborateurs risquent d’avoir de lourdes tâches devant eux. Espérons en tout cas que leur projet se concrétisera. « Sachant que la planète émet actuellement plus de 117 millions de tonnes de CO2 par jour, High Hopes va avoir besoin d’un sacré paquet de ballons », ont commenté nos confrères d’Engadget.