Une startup veut installer des mini réacteurs nucléaires dans des puits de forage à 1,6 km de profondeur

La startup Deep Fission a développé un concept qui consiste à placer un microréacteur de 15 MW à 1,6 km de profondeur, afin de réduire les coûts relatifs à la construction de centrale nucléaire et les risques de catastrophe. Découverte !

En France, le nucléaire est utilisé pour produire 72 % de l’électricité, avec une capacité de 61,37 GWe, selon des données publiées sur le site du CEA. Si, contrairement aux combustibles fossiles, cette source d’énergie n’émet pas de gaz à effet de serre, elle génère des déchets radioactifs et des risques d’accident. Bien qu’ils soient assez faibles, ces risques ne sont pas nuls et exposent les populations à des catastrophes, telles que celle de Tchernobyl ou de Fukushima. Par ailleurs, le coût de construction d’une centrale nucléaire est particulièrement élevé. D’après l’Organisation Mondiale pour la Protection de l’Environnement (OMPE), dans l’Hexagone, les 58 réacteurs en service avant la fermeture de Fessenheim ont nécessité un investissement d’environ 96 milliards d’euros. Dans le but de réduire les coûts et les risques d’accident, la startup Deep Fission a mis au point un concept innovant, à savoir installer des mini réacteurs nucléaires dans des puits de forage.

Un microréacteur à eau pressurisée

Le concept de Deep Fission consiste à installer sous terre un microréacteur reprenant les principales caractéristiques des REP (réacteurs à eau pressurisée). Il utilise une méthode de contrôle et des assemblages de combustibles similaires à ces derniers. D’autre part, à l’instar des REP, la chaleur produite est transférée à un générateur afin de faire bouillir l’eau et créer de la vapeur, qui va ensuite remonter vers une turbine située à la surface. Si la startup a opté pour la technologie du réacteur à eau pressurisée, c’est pour faciliter l’obtention d’une licence. En effet, les réglementations relatives aux REP sont en place depuis des dizaines d’années et actuellement, ces types d’installations sont les plus répandus dans les pays utilisant l’énergie nucléaire pour produire de l’électricité. Pour information, le microréacteur de l’entreprise a une puissance de 15 MW et une largeur de 76 cm, et devrait être installé à 1,6 km de profondeur.

Un microréacteur destiné à être enterré dans un forage.
Un microréacteur destiné à être enterré dans un forage. Image d’illustration non contractuelle. Crédit photo : NeozOne / Deep Fission

Des coûts réduits

Contrairement aux idées reçues, le combustible n’est pas l’élément le plus coûteux d’un réacteur à eau pressurisée. La construction d’un REP nécessite un investissement majeur dans plusieurs composants, notamment la cuve sous pression en acier de 20 à 30 cm d’épaisseur, le pressuriseur et l’enceinte de confinement. Cette dernière est généralement composée de murs en béton pouvant atteindre 1,8 m d’épaisseur. En plaçant son microréacteur à 1,6 km sous terre, dans un puits de forage, l’entreprise peut éviter la mise en place de certains éléments, notamment la cuve pressurisée. À cette profondeur, la pression de l’eau est suffisante (160 atm) pour faire fonctionner le réacteur sans cuve. À noter que les travaux de forage ont un coût nettement inférieur à celui de grandes structures indispensables au fonctionnement des REP classiques.

Un niveau de sécurité plus élevé

Outre la cuve sous pression, le microréacteur de Deep Fission n’a pas plus besoin d’une enceinte de confinement, dans la mesure où il est placé à 1,6 km de profondeur. Ce qui réduit les coûts et améliore le niveau de sécurité de l’installation. En effet, les roches solides situées en dessous de la nappe phréatique jouent le rôle de dispositif de confinement et dans le cas d’un dysfonctionnement pouvant entraîner une catastrophe, il suffit de remblayer et de boucher le puits. Par ailleurs, à plus d’un kilomètre de profondeur, le réacteur est protégé des tornades, des tsunamis, des inondations, des attaques terroristes, etc. Plus d’informations : deepfission.com. Pensez-vous que ce concept de microréacteur enterré pourrait voir le jour ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

Rejoignez nos 900 000 abonnés via notre Newsletter , Google Actualité et WhatsApp
Source
deepfission.comcea.frompe.org

Raharisoa Saholy Tiana

Je m’appelle Tiana et je suis journaliste professionnelle. J’ai une affinité particulière pour les sujets d’actualités et sur tout ce qui a trait à l’environnement, à l’innovation et au lifestyle. Depuis plusieurs années, j’ai couvert un large éventail de sujets liés entre autres aux questions environnementales et aux nouvelles technologies. Chez Neozone, j’interviens pour vous faire découvrir ces sujets fascinants, qui peuvent apporter de grands changements dans la société et qui méritent d’être mis en lumière. De nature curieuse et créative, j’ai toujours voulu devenir une journaliste web francophone. Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en droit privé à l'université d’Antananarivo, j’ai décidé de me former aux métiers de la rédaction. J’ai commencé dans une agence web locale, avant de me lancer dans le « freelancing ». Cela fait plus de 10 ans que j’évolue dans ce secteur, en collaborant notamment avec de nombreuses agences et sites internationaux. Cette citation de Léon Trotsky m’inspire et me motive au quotidien : « La persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé. »

2 commentaires

  1. Le réacteur est-il aussi protégé de l’activité sismique, des glissements de terrain, des inondations, de l’oxydation…? Comment s’organise la maintenance, le démantèlement ? En cas de catastrophe nucléaire, on ferme le puit, et on oublie ? C’est si simple ?

    0
    0

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page