L’utilisation des voitures électriques ou hybrides permet de limiter la pollution de l’air. Néanmoins, il reste un problème majeur lié à l’utilisation de ces véhicules : leur batterie. En effet, l’impact environnemental des batteries au lithium-ion est non négligeable.
Un rapport publié récemment révèle que d’ici 2025, les voitures électriques et hybrides accapareront 90% du marché des batteries au lithium-ion. Il est donc important de trouver un moyen de recycler ces batteries pour limiter leur impact sur l’environnement. C’est ce que propose de faire l’entreprise suédoise Northvolt, qui a été créée en 2016 par deux anciens dirigeants de Tesla.
Un projet ambitieux
Northvolt travaille activement sur ce projet de recyclage. La société suédoise mène actuellement des expériences dans une usine de batteries située à Västerås, une petite ville située au centre de la Suède. Elle tente de prouver qu’il est possible de recycler les batteries de voitures électriques ou hybrides à grande échelle.
Peu de gens osent s’aventurer sur ce terrain en raison de la complexité de l’opération. « Il y a du lithium, du nickel, du manganèse, du graphite et du cobalt, tous enveloppés d’acier, d’alliage et de plastique. » Les risques d’explosion ou d’incendie sont extrêmement élevés explique le site Wired.
Northvolt propose d’avoir recours au recyclage, dit « hydrométallurgique ». Ce procédé permet de récupérer le lithium. Avant d’arriver à cette étape, il faut d’abord démonter la batterie pour broyer ses cellules dans le vide. Vient ensuite la phase de triage qui séparera les composants métalliques de l’électrolyte liquide. Il ne restera plus qu’une poudre noire contenant du manganèse, du nickel, du cobalt, de l’hydroxyde de lithium et du graphite. Le traitement hydrométallurigique se chargera de séparer et de récupérer ces composants.
25 000 tonnes de batteries recyclées en 2022
Une fois que cette technique de recyclage sera au point, Northvolt développera ses propres batteries en se servant de composants recyclés. La société suédoise a encore du chemin à faire avant d’arriver à ce stade. Comme le souligne Emma Nehrenheim, responsable environnement au sein de Northvolt, le recyclage de batteries au lithium-ion demande beaucoup de temps et d’argents.
En ce moment, l’entreprise est en train de construire la plus grande usine de batteries d’Europe à Skellefteå, dans le nord de la Suède. Si tout se passe comme prévu, cette usine sera opérationnelle en 2021. La future usine de Northvolt devra produire l’équivalent de 32 GWh de capacité par an. Une fois qu’elle sera en place, l’entreprise suédoise espère recycler 25 000 tonnes de batteries chaque année.
Pas besoin d’aller si loin au nord de l’Europe pour recycler des batteries Li-ion de véhicules électriques par hydrométallurgie, en France cette technologie a été développée par SNAM avec la collaboration du CEA dans son usine aveyronnaise (bassin de Decazeville). Mieux, SNAM Groupe démarre à l’échelle industrielle, cette année, la fabrication de batteries de seconde vie (PHENIX BATTERIES) : des batteries de véhicules électriques parvenues en fin de vie dans cette utilisation, mais qui, une fois testées et reconditionnées servent au stockage stationnaire d’énergie (ENR intermittentes, équilibrage du réseau, …).