Si les moteurs des voitures électriques n’émettent pas de gaz à effet de serre lors de leur utilisation, leur processus de fabrication a un impact environnemental non négligeable. En effet, dans la majorité des cas, ils fonctionnent grâce à des rotors constitués d’aimants permanents, conçus à partir de terres rares (TR). L’extraction de ces dernières entraîne des rejets de déchets d’excavation particulièrement polluants, pouvant aller de 1 300 à 1 600 m3 par tonne d’oxydes de TR, selon Eduterre. Elle a aussi des effets néfastes sur la qualité de l’eau, dans la mesure où elle nécessite l’utilisation de grandes quantités de sulfate d’ammonium et d’acide oxalique. Pour réduire significativement l’empreinte environnementale des moteurs des VE et améliorer leurs performances, Valeo et Mahle ont décidé de s’associer pour mettre au point un système innovant qui fonctionne sans aimant.
Une puissance pic allant jusqu’à 350 kW
Dans la conception de leur système innovant de traction électrique sans aimant, Valeo et Mahle ont opté pour l’iBEE (inner Brushless Electrical Excitation). Cette technologie leur a permis, entre autres, de mettre au point un moteur d’une puissance pic qui peut aller de 220 à 350 kW. L’entreprise française a annoncé avoir terminé avec succès la phase de validation de 6 mois. Elle a précisé que les performances du dispositif développé avec le constructeur allemand sont similaires à celles des moteurs classiques des voitures électriques des segments B et C. Par ailleurs, il offre les avantages d’un modèle sans aimant, notamment en termes d’impact environnemental. À noter que les deux sociétés projettent de réaliser les tests des premiers prototypes d’ici à la fin de l’année.
Un impact environnemental particulièrement réduit
Hormis les performances, la technologie développée par les deux entreprises permet de réduire considérablement l’impact environnemental des moteurs des VE. D’après Valeo, le projet a deux objectifs. Le premier consiste à créer une architecture avec un nouveau stator et un système de refroidissement permettant d’augmenter la densité de puissance de 30 %, par rapport aux moteurs classiques présents sur le marché. Le second objectif, quant à lui, est de réduire les émissions de CO2 de l’ordre de 30 %. Cependant, les résultats pourraient bien dépasser les attentes initiales des deux sociétés. En effet, l’empreinte carbone de leur système de traction électrique serait inférieure de 40 % à celle des moteurs dotés d’aimants permanents, de puissance similaire.
Des expertises complémentaires
Valeo et Mahle ont conclu un partenariat afin de combiner leur expertise. D’une part, le constructeur de moteurs allemand est spécialisé dans la conception de rotors sans aimant et a mis au point la technologie MCT (Magnet-free Contactless Transmitter). D’autre part, l’entreprise française est connue pour son savoir-faire dans le domaine des onduleurs à haut rendement, mais également des moteurs électriques et des lois de commande moteur. Concernant la collaboration, le directeur général de la Division Power de Valeo n’a pas manqué de faire part de son enthousiasme.
Selon lui, Mahle prend en charge le développement du rotor sans aimant, ainsi que celui du système d’excitation sans balais. De son côté, sa société se penche, entre autres, sur la mise en place d’un contrôle spécialement conçu pour le moteur et le dispositif sans balais. Plus d’informations : valeo.com. Un moteur pour véhicules électriques qui serait moins polluant à fabriquer séduira-t-il les consommateurs réticents à adopter ce mode de transport ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .